Un investissement de 516 millions d’euros. Près de 250 hectares mobilisés entre Capendu et Douzens. Deux mille emplois à la clé en haute saison. Un parc d’attractions, deux hôtels, un golf neuf trous, deux aqua-centers dont un couvert, un parc médiéval, une scénographie de 4 000 places, un village dédié aux artisans, une université du vin, des salles de cinéma 4D, un village vacances de 500 logements. Le projet présenté hier par Philippe Rappeneau, le président de la communauté de communes de Piémont d’Alaric et maire de Douzens est pharaonique. Colossal et à la fois irréel. Le complexe sportif de Piémont d’Alaric est né d’une rencontre. «Le développement touristique a toujours été au cœur de nos préoccupations au sein de la communauté de communes,» explique Philippe Rappeneau. Alors lorsqu’il en parle à Jacques Fabre, le maire de Barbaira, les réseaux se mettent en marche. Jacques Fabre connaît bien Henri Pasquet. Cet figure de l’Aviron Bayonnais dipose d’un solide carnet d’adresses dans lequel se trouve le nom de Jean-Pierre Dechaut. La boucle est bouclée. Depuis un an, Philippe Rappeneau travaille dans la discrétion et veille à ce que rien ne filtre.
Implantée à Dubaï (lire ci-dessous) Walnut Finance entretient de solides liens avec des investisseurs fortunés. La société est un «facilitateur d’affaires». Le business est global et les champs d’intervention variés. Les parcs de loisirs sont des placements comme les autres. Si Walnut Finance n’a encore aucune expérience dans ce champ d’activités (1), les investisseurs eux sont prêts à «lâcher», 300 millions d’euros cash. «Walnut Finance investit 3M€ pour les études de faisabilité et le projet, explique Jean-Pierre Dechaut. Tous les investissements sont ensuite assurés par nos clients. Les banques, précise-t-il, nous suivent en accordant un prêt de 200 millions».
Quant au choix du piémont d’Alaric pour y installer ce méga-parc, les raisons en sont simples. Les métropoles toulousaine, montpelliéraine et celle de Barcelone constituent un formidable bassin de population. L’attractivité de la Cité de Carcassonne est aussi un atout, sans compter la proximité de l’autoroute et d’une voie de chemin de fer qui permettent de drainer un flux important de touristes.
Si tous les feux sont au vert, du moins sur le papier, il faut désormais acheter les terrains et franchir l’ensemble des étapes administratives.
(1) En février 2014, Walnut Finance a présenté en Tunisie la création d’un méga-complexe touristique à Hamamet. L’investissement prévisionnel était de plus de 410 M€.
Des investisseurs du Moyen-Orient et Européens sont prêts à débourser 516 millions d’euros pour construire un méga-parc d’attraction entre Douzens et Capendu.
Repères
Installée à Dubaï (Emirats arabes unis), Walnut Finance est une société française. Ses quatre principaux dirigeants (Philippe Rey, Olivier Frichou, Jean-Pierre Dechaut et Waldemar Holzer) ont en commun ou presque d’avoir été au service de très grandes banques d’affaires. Rey a travaillé pour Indosuez ou encore Merril Lynch avant de créer Walnut Finance en 2004. Frichou a suivi le même parcours. Jean-Pierre Dechaut, lui, est un développeur de projet. Entre 1992 et 1997, il a travaillé pour le compte d’IKea avant de rejoindre des sociétés chargées de trouver des investisseurs. Depuis Dubaï, Walnut Finance courtise les grosses fortunes pétrolières. Mais pas seulement. «Pour ce projet confie avec prudence Jean-Pierre Dechaut, nous avons des investisseurs privés émiratis, mais aussi suisses, autrichiens, sud-africains, anglais et des fonds souverains».
Selon le business plan, les richissimes actionnaires pourraient connaître un retour sur investissement en huit ans. Difficile de faire mieux.
Walnut Finance aux manettes du projet Le chiffre : 516
millions >D’euros. C’est le montant de l’investissement prévisionnel pour ce parc géant. Les promoteurs souhaiteraient pouvoir lancer les travaux dans un an pour une ouverture programmée fin 2018.
« Les études de faisabilité que nous avons conduites en avril et mai sont favorables. Le business plan est positif, on peut réaliser ce projet ».
Jean-Pierre Dechaut, responsable projet Walnut Finance
B.H.
extrait de LA DEPECHE DU MIDI