Capestang
Sur la section du canal du Midi appelée le Grand Bief, Capestang est une étape idéale pour explorer des sites majeurs situés à proximité, tels que le charmant port du Somail ou l’oppidum d’Ensérune. Le village tire son nom d’un vaste étang de 13 km2 au sud de l’agglomération dont la dénomination en latin était caput stagni (la tête de l’étang). Cette zone humide s’est formée par « atterrissement » du delta lagunaire de l’Aude. Les épisodes pluvieux, courts mais violents, provoquent des crues de la rivière qui inondent l’étang en laissant derrière elles des alluvions qui l’ont peu à peu comblé au cours des siècles. Par leurs aménagements, les hommes ont renforcé cette évolution naturelle de manière à étendre la surface des terres cultivables. Aujourd’hui, l’étang de Capestang est classé zone Natura 2000 et zone de protection spéciale (ZPS), en raison des nombreuses espèces d’oiseaux nicheurs et migrateurs qui vivent dans la roselière.
Le village de Capestang connaît une période d’intense activité constructive à la fin du Moyen Âge. C’est en effet à cette époque que commence l’édification de la collégiale Saint-Étienne, imposant sanctuaire qui coiffe le bourg de sa silhouette caractéristique. Sur les bases d’une ancienne église romane qui est presque entièrement démantelée, un chœur et une abside gothiques sont élevés à la fin du XIIIe et au début du XIVe siècle. Mais les travaux de cette église, qui aurait dû devenir l’une des plus grandes de la région, s’interrompent à cause de l’épidémie de peste noire (1347-1352) et du manque d’argent, laissant une nef incomplète. Le clocher culmine à 45 m. Du haut de sa terrasse, à laquelle on accède lors de visites guidées, le panorama s’étend jusqu’aux contreforts des Cévennes, aux Pyrénées et au mont Canigou, à l’étang de Montady et à l’oppidum d’Ensérune.
Autre monument important et imposant, le château des archevêques est une ancienne résidence des prélats de Narbonne, seigneurs de Capestang depuis le XIIe siècle. Les archevêques de Narbonne sont alors parmi les plus riches de France et le font savoir en bâtissant de grands et beaux palais dans toute la région. Celui de Capestang se présente d’abord comme une maison forte, puis une salle d’apparat est construite au XIIIe siècle et décorée de peintures murales au siècle suivant. Au milieu du XVe siècle, cette grande pièce est couverte d’un plafond historié de peintures où figurent des animaux réels et légendaires, des scènes de la vie galante et sociale, des scènes de chasse, des armoiries et quelques (rares) motifs religieux. Après les fastes médiévaux vient une période plus sombre pour Capestang qui tombe peu à peu en ruines. Le village renaît avec le XIXe siècle, la culture de la vigne et l’installation du chemin de fer. Quelques belles demeures, telle la maison Lignon, affichent le prestige et la fortune de leur propriétaire.
La vigne reste la première activité économique de Capestang et de sa région. Les producteurs locaux élèvent des vins de pays, dits IGP (indication géographique protégée), et des AOC (appellation d’origine contrôlée) Languedoc ou Saint-Chinian. Construit en surplomb de la ville, ce qui a provoqué, au XVIIe et au XVIIIe siècle, quelques catastrophes et désagréments pour le village, le canal du Midi contribue désormais à la prospérité de Capestang. La maison cantonnière, qui fut un relais de poste, abrite l’office de tourisme intercommunal du canal du Midi. Le port et les quais sont d’agréables lieux de promenade, entre le pont de Saïsse (XVIIe siècle), dont l’arche unique est la plus basse du canal, et le pont métallique de Piétat (XIXe siècle).
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