La ferme Donadéry et ses 16 000 m2 de terrain, a été a achetée 500 000 € par la ville. PHOTO/© D.R
L’ancienne ferme Donadéry qui appartient à la ville, veut accueillir les collections de l’ancien musée du Présidial, ainsi qu’un « centre culturel et touristique ».
16 000 m² de terrain, deux bâtiments de 5 000 m² dont 3 500 sont « exploitables », la ferme Donadéry, qui date des années 1 830, et qui a été achetée pour 500 000 € par la mairie il y a environ un an, est un lieu qui respire le bien-être.
Géographiquement très bien situé, à quelques mètres du « rond-point de la Légion », (*) ce bâtiment plein de charme qui appartint en 1 882 à l’avocat devenu sous-préfet, puis député et sénateur de Castelnaudary, Eugène Mir, a désormais pour vocation d’accueillir le transfert de l’actuel musée du Lauragais. Mais la ville, qui a su opportunément acquérir par préemption ce bâtiment en très bon état, souhaite aujourd’hui dépasser le simple transfert de musée en parlant d’un « lieu de vie de partage culturel et touristique ».
« Un lieu public du côté est de la ville »
Un cabinet planche actuellement sur les différentes possibilités qu’offre cet espace et, à travers une première étude, il en ressort que les bâtiments qui se font face pourraient être aménagés de la manière suivante. Un premier pôle avec un « conservatoire international du cassoulet », jouxtant le nouveau musée, celui-ci ouvrant sur une « salle de réception ». Puis, dans l’autre bâtiment, un café, une galerie d’arts, un « espace tertiaire » (vraisemblablement des bureaux), des logements pour des artistes accueillis en résidence, ainsi que des ateliers.
Autour des deux bâtisses, les « activités extérieures ». Celles-ci devraient prendre une large importance, (parcours sportifs, lieux aquatiques, jardin pédagogique..), puisque l’espace veut être conçu pour accueillir les futurs résidents qui seront implantés à proximité de Donadéry.
Futurs résidents ? « La ville, en raison de la présence du canal, connaîtra son extension sur l’est et sur l’ouest, annonce le maire Patrick Maugard. Sur l’ouest, avec les constructions qui ont lieu actuellement sur les Vallons du Griffoul et, lorsque celles-ci seront achevées, sur l’est, du côté de Donadéry. Il était donc important d’avoir un lieu public du côté est de la ville à proximité immédiate des habitations. Je souhaite que, par exemple les dimanches, les familles puissent venir se promener sur ce domaine ».
Un projet sur « deux mandatures »
Dans ce projet municipal, les voitures et les bus auront un espace réservé avec parkings à l’appui, qui les placera néanmoins en dehors des zones destinées aux piétons et aux cyclistes. Un « lien avec le canal du midi », se trouvant à proximité sera créé, « grâce à la voie verte et à la piste cyclable qui seront prochainement réalisées ».
Le coût de cette ambitieuse opération ? Le maire répond qu’il est encore trop tôt pour le définir, mais précise que « cela peut bien sûr s’installer sur deux mandatures ». En ce mois de février 2014, Patrick Maugard veut voir loin.
(*) : L’un des (petits) bémols pourrait être la nuisance sonore due à la circulation, voir, les odeurs en provenance de la station d’épuration.
« Avoir la capacité de créer des contenus »
Étant partie prenante dans cette campagne électorale en tant que citoyen impliqué dans la culture , nous avons interrogé Francis Haas sur le projet « Donadéry ». Si pour lui « il est clair que préempter un établissement agricole de type lauragais et un parc de caractère aux portes de la ville est une bonne opportunité immobilière et patrimoniale », ses propos restent plus nuancés en ce qui concerne le musée. « Comment peut-on faire de la muséographie quand on n’a pas de collection ? », interroge-t-il. « Il y a vingt ans déjà, l’adjoint à la culture de la toute première municipalité Maugard, Michel Pouyet, proposait que ce site devienne un écomusée des vies du Lauragais permettant d’y représenter les dimensions agricoles, viticoles et industrielles. Le temps passe et les mêmes passivités restent en place, en n’ayant fait aucun acte de conservation de patrimoine matériel, en constituant des collections d’objets et de mobilier et de patrimoine immatériel, en enregistrant les mémoires de nos vies, de nos métiers, de nos idées ».
Revenant sur le fonctionnement de l’actuel musée « qui n’est ouvert que durant trois mois d’été », il pointe : « Avec pourtant un poste d’attaché de conservation à temps plein depuis 2006, on a pu voir six expositions temporaires de photos ou d’archives et, cet été, les sculptures de Djoti Bjalava ». Concluant : « Il ne faut pas déplacer le problème qui n’est pas une question de bâtiment ni de site, mais une capacité à créer des contenus ».
L INDEPENDANT du 27/2/2014