Plusieurs communes de la Région lézignanaise Corbières et Minervois sont traversées par l’ouvrage de Pierre-Paul Riquet. PHOTO/© F.P.
C’était l’ultime dossier inscrit à l’ordre du jour du conseil communautaire, mercredi soir, à St-André-de-Roquelongue. Les élus des 52 communes de la Région lézignanaise Corbières et Minervois ont voté à l’unanimité une motion contre l’abattage intensif des arbres en bordure du Canal du Midi. Ceci afin de soutenir notamment Christian Lapalu, maire de Ventenac-en-Minervois, farouchement opposé à la coupe drastique des arbres non contaminés par le chancre coloré.
Ainsi, les conseillers communautaires ont considéré que « l’abattage n’est pas simultanément équilibré par une action de replantation… Que des conséquences économiques découleront inévitablement de ce ‘dépouillement’ agressif… Que cet acte constitue une catastrophe écologique pour les générations futures et pour le patrimoine de notre région… Que l’impact d’une telle décision sera négatif sur l’activité touristique mais aussi sur la vie locale ».
Zone tampon et urbanisation
Les élus ont également pris en considération « les efforts d’investissement consacrés par les collectivités pour les travaux de viabilisation des secteurs jouxtant le canal ». Ils estiment en effet que l’abattage intensif « ne fait qu’aggraver la problématique urbanistique liée à l’imposition d’une zone tampon aux abords du canal, engendrant de lourdes prescriptions, voire des interdictions déraisonnées d’aménagement ».
Dans l’assemblée, Gérard Boussieux, maire de Roubia, a pris la parole pour faire part de son inquiétude « quant à cette zone tampon, dont ne connaît pas la définition exacte », mais qui restreindrait considérablement l’urbanisation aux abords du canal. Il a mis en garde quant à la notion de « covisibilité » qui « interdit toute construction visible depuis le canal et inversement ». Pour lui, « cette restriction peut s’étendre sur des kilomètres ! Or, nous ne pouvons pas modifier la configuration de nos villages ! Les constructions participent aussi à la beauté du canal et par les temps qui courent, cette contrainte est un vecteur de chômage. D’ailleurs, voici 5 ans que nous ne pouvons pas construire un lotissement de 34 lots : nous attendons une décision de justice. Roubia compte 496 habitants et pour cette raison nous ne pouvons pas passer la barre des 500 habitants. Si notre intention n’est pas une escalade démesurée de la population, Roubia doit pouvoir accueillir des habitants afin que vivent ses commerces ».