L ‘appel aux dons pour financer la replantation des milliers de platanes qui bordent le Canal du Midi, atteints d’une maladie incurable, a permis de recueillir « plus de 330 000 euros » à ce jour en Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon.
L’appel aux dons pour financer la replantation des milliers de platanes qui bordent le Canal du Midi, atteints d’une maladie incurable, est un « franc succès », a annoncé mercredi VNF, organisme public organisateur de la campagne. La collecte, lancée en août 2013, a permis de recueillir « plus de 330 000 euros » à ce jour dans les deux seules régions concernées (Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon), a indiqué Marc Papinutti, le directeur général de Voies navigables de France, lors d’une conférence de presse à Toulouse VNF va étendre la campagne cet été au niveau national et international, avec notamment l’édition de dépliants en anglais.
Un tiers des fonds ont été récoltés auprès du grand public et deux tiers auprès des entreprises
Depuis août 2013, un tiers des fonds ont été récoltés auprès du grand public et deux tiers auprès des entreprises. Près de 2.000 particuliers ont versé leur obole, pour un don moyen de 27 euros par personne, tandis que les entreprises, dont Airbus Group, ont donné entre 2 500 et 50 000 euros. « C’est un franc succès pour nous », s’est félicité M. Papinutti , soulignant que cela intervient malgré « une période difficile », dans une allusion à l’actuel marasme économique. « Nous sommes en ligne avec nos prévisions, même un peu supérieurs », a-t-il ajouté. VNF prévoit de récolter 30 millions d’euros de dons en 15 à 20 ans pour financer la replantation, d’un coût de 60 à 70 millions d’euros en vingt ans. Le budget total, replantation et abattage compris, doit atteindre 200 millions d’euros, financés à un tiers par VNF, donc l’Etat, un second tiers par les collectivités territoriales et le dernier par d’autres moyens, dont le mécénat.
Sur les 42 000 platanes qui bordent le Canal du Midi, classé patrimoine mondial de l’Unesco, plus de 10 000 seraient atteints du chancre coloré, une maladie incurable transmise par un champignon microscopique probablement arrivé dans les caisses de munitions en bois des soldats américains débarqués pour libérer la France lors de la Seconde guerre mondiale. Depuis 2006, et l’identification des premiers foyers, 7 600 arbres ont été abattus et la campagne s’accélère : en 2014, 1 700 arbres au moins seront déracinés. 1 200 ont été replantés depuis 2011 et autant doivent l’être d’ici à la fin 2015. Après les protestations de certains maires, l’abattage systématique a cédé la place à un tri plus sélectif. Un vaccin possible est à l’étude mais le ministère de l’Agriculture n’a pas encore donné son feu vert à une expérimentation, a indiqué VNF. La maladie reste pour l’instant localisée à la partie du Canal du Midi allant de la Méditerranée à Castelnaudary (Aude).