L’association Tours et détours et le Musée et Jardins du canal du Midi s’associent dans une démarche de revalorisation de ce patrimoine.
S’ouvrir à la lenteur, comme une invitation à desserrer le temps. Marquer le pas, s’arrêter même, pour faire entrer le rêve. Le canal du Midi est devenu souverain dans la résistance à l’empressement. Classé en décembre 1996 par l’Unesco au patrimoine mondial de l’Humanité, c’est le seul site français possédant quatre critères. François Vieillefosse, ingénieur hydraulique à Saint-Gaudens, vient de créer une association. Née en juin dernier « Tours et détours » et « Musée et Jardins du canal du Midi » à Saint-Ferréol, sont devenus partenaires.
Une image à redorer
Leur objectif vise à fédérer, à travers un réseau qui pour l’instant ne passe que par le numérique, de gens qui sont acteurs du canal. Dominique Pilato, directrice du musée précise : « Acteur d’un point de vue culturel, touristique, économique ou même à l’entretien. Qui joue un rôle essentiel pour faire vivre cet ouvrage fabuleux et notre musée, le maintenir, l’entretenir, partager les savoirs ». Ces acteurs ne sont pas que des utilisateurs du canal. Ils s’impliquent pour sa pérennisation. Face à la maladie qui décime les platanes, la vision de ce canal se dégrade. Voies navigables de France (VNF) s’en occupe mais dans les décennies qui vont suivre, personne ne sait comment va évoluer le paysage. « Nous participons donc, à la mesure de nos moyens, à une revalorisation de ce patrimoine. De Toulouse à Sète, le canal traverse plusieurs départements et deux régions et personne ne se connaît. Chacun travaille dans son coin. Ce site permettra d’allier nos forces ».
Un canal qui relie aussi les hommes
« Grâce à Internet, nous avons pu réaliser un annuaire avec les coordonnées des participants. On verra comment ce réseau va évoluer. S’il est dynamique, si les gens ont envie de faire bouger les choses, ça peut déboucher sur des actions. Là, nous apprenons d’abord à nous connaître » poursuit la directrice du musée. Tous les mois, des portraits sont mis en ligne sur le site à travers des vidéos. Ces acteurs peuvent être historiens, écrivains, artistes ou professionnels impliqués dans le tourisme, l’hébergement, la restauration… « Ce n’est pas un label, on n’obtient pas de diplômes, juste une reconnaissance » plaide Dominique Pilato. La démarche doit être volontaire. Le dossier présenté doit correspondre à une charte. Le titre d’acteur du canal peut être décerné à titre pérenne ou provisoire. Le grand bassin de Castelnaudary est unique sur le site.
Les premiers acteurs
Les premiers portraits sont postés sur le site. On y trouve des témoignages de navigants et de cyclistes. M. Valentin, par exemple, a cartographié l’ensemble du canal du Midi. Un des personnels qui a travaillé sur le parking du musée a œuvré sur l’aspect paysager du canal. Le livre écrit par Mireille Oblin-Brière « Le génie des eaux de Riquet » Portrait intime, a été édité chez Privat. Dans « Le Salon de Vauban » aux Cammazes, la patronne raconte aux touristes l’historique de la Rigole de la montagne Noire et des ouvrages de Vauban… (www.acteurcanaldumidi.fr)
Laura Guez – L INDEPENDANT 17/07/2014