Le 23 septembre, le cinéma l’Atelier propose un ciné-débat autour du film «La Fabuleuse histoire de Monsieur Riquet». Jean Périssé, réalisateur, animera la soirée. Entretien.
Pourquoi avez-vous réalisé ce film ?
«La Fabuleuse histoire de Monsieur Riquet» est mon deuxième long-métrage. J’ai déjà réalisé un téléfilm et des documentaires. Au départ je voulais réaliser un film de fiction. À travers le personnage emblématique de Riquet la légende prend souvent le pas sur la vérité historique. Un travail d’investigation à la recherche du vrai Paul Riquet m’a conduit à penser, produire et réaliser ce film.
Dans le titre vous associez «fabuleuse» et «histoire», pourquoi ?
Il y a la confrontation inconciliable entre deux vocables «fable» et «histoire», entre imaginaire de la «fabulation» et la rigueur de l’impossible «vérité historique». C’est antinomique donc très intéressant pour le narrateur qui mène le récit comme une enquête.
Comment sont articulés images, textes d’archives et musique ?
Ce n’est surtout pas un docu-fiction. Pour moi, le «donner à voir» l’emporte sur le «montrer». Je tiens beaucoup à la confrontation imaginaire de Riquet et de Colbert par deux comédiens (Bernard Le Coq et François-Henri Soulié) qui se donnent la réplique par lecture interposée de lettres archivées. Le musicien baroque T. Dalen, interprète seul diverses pièces de Marin Marais, ou, accompagné de la violoncelliste O. Fohr, le «13e concert» de François Couperin. M. Batbie-Castell chante, a cappella, une vieille chanson languedocienne. L’iconographie tient une part prépondérante dans le film.
Les spectateurs découvriront-ils des éléments ignorés de la construction du canal du Midi ?
Dans mon travail d’investigation avec Michèle Teysseyre, coscénariste, je me suis heurté au côté lisse du personnage. D’où l’idée d’aller gratter dans les archives. Les zones d’ombre nous sont apparues autrement plus passionnantes que sa «légende dorée» convenue. Finalement le film situe le personnage dans son temps, le règne du Roi Soleil où, parallèlement au Canal du Midi, on construisait Versailles, les «deux merveilles de l’Europe» du XVIIe siècle.
Propos recueillis par notre correspondant J. Caza LA DEPECHE DU MIDI