Huit jeunes volontaires effectuent leur service civique solidaire à Toulouse. Leur premier chantier consiste à ramasser les déchets le long des voies d’eau pendant une semaine. Un programme chargé !
Équipés de gilets bleus marqués «défi propreté», de pinces, de gants et de sacs-poubelles huit jeunes âgés de 18 à 25 ans, passent le long des berges de la Garonne et du canal du midi pour ramasser les détritus laissés par les promeneurs. Sarah Marie-Noëlle, Dhoyji, Claire, Laure, Théo, Charlotte, Hugo ont choisi de consacrer huit mois de leur vie au service civique. Étudiants, bacheliers, jeunes diplômés, originaires de Toulouse ou d’ailleurs, ils ont été recrutés par Unis-Cité pour effectuer divers travaux à partir d’octobre. Cette semaine consacrée au ramassage des déchets le long des berges est leur première mission. En liaison avec VNF (Voies navigables de France) l’opération est supervisée par le service de l’urbanisme de Toulouse Métropole. Hier, les jeunes ont inspecté 4 kilomètres le long canal latéral, entre le port de l’Embouchure et l’écluse de Lalande.
«En une matinée on a rempli huit ou dix gros sacs» indique, non sans une certaine satisfaction, Sarah, 22 ans, future assistante sociale. «La protection de l’environnement, ça commence à s’installer dans l’esprit des gens, mais ce n’est pas évident, pourtant c’est un enjeu de société. On est là aussi pour faire passer le message. On est des jeunes comme les autres», dit Théo, 18 ans, le benjamin du groupe.
Le butin est classique : bouteilles, canettes, sacs plastiques, mégots, emballages, bouts de plastiques, pneus, et aussi, quelques préservatifs. «S’ils voient des seringues ils doivent les signaler mais ils ne doivent pas les toucher» précise Jean-Baptise Auriol, chargé de mission pour le suivi de l’état général des voies d’eau à Toulouse Métropole, qui pilote le chantier.
Tout en pistant les cochonneries abandonnées le long du chemin de halage du canal latéral ces jeunes volontaires du service civique évoquent leurs motivations. «Moi, ça me permet de rencontrer une autre culture et de parler avec de vrais Français», confie Charlotte 19 ans, une Allemande. «C’est enrichissant de s’engager pour une société un peu plus solidaire, ça vaut le coup» observe Hugo, 19 ans.
Ces jeunes ont un programme bien rempli : aujourd’hui nettoyage des berges de la Garonne de Saint-Michel à l’Oncopole, mercredi objectif la coulée verte des Amidonniers, jeudi cap sur les berges et la digue d’Empalot. Vendredi ils seront sur le pont dès 7 heures du matin du côté des marches de Saint-Pierre et du quai Henri-Martin… De quoi remplir encore des sacs et des sacs.
Le chiffre : 8
jeunes >service civique. Les jeunes qui effectuent ce chantier de nettoyage des berges ont été recrutés par Unis-Cité. Ils font leur service civique solidaire pendant huit mois, et reçoivent une rémunération mensuelle d’environ 500 €.
Entretien des berges : on trouve de tout
Papiers d’emballage, poches plastiques, canettes, bouteilles, téléviseurs, matériel électroménager, caddies, seringues… On trouve de tout le long des berges du canal du midi et de la Garonne. Sur le territoire de Toulouse-Métropole, la collecte des déchets est gérée par le service propreté des pôles territoriaux. La ville de Toulouse a une convention de gestion et d’entretien des canaux et voies d’eau avec VNF (Voies Navigables de France). Toute une organisation est en place : des agents à pied et en quads électriques passent sur les chemins de halage pour collecter les saletés et vider poubelles. Toulouse dispose aussi d’un bateau nettoyeur, Midinet (en réparation), et d’une barque, Fantômette, qui fait des tournées deux fois par semaine. Le travail est sans cesse à recommencer. Cette organisation n’est pas satisfaisante selon Réseau Fluvial qui demande une coordination des différentes administrations et collectivités concernées et des financements. «L’entretien des berges c’est le flou complet avance Pierre Cardinale, porte-parole du collectif. On ne sait pas trop qui fait quoi. Les opérations de bénévolat c’est bien mais il faudrait surtout créer un corps de métier spécialisé. Cela déboucherait sur de la réinsertion professionnelle et de l’emploi.».
S.R LA DEPECHE DU MIDI 21/10/2014