L’image traumatise déjà depuis plusieurs années les habitants et touristes entre Carcassonne et Béziers. Elle pourrait bientôt choquer les Toulousains. La faute au chancre coloré qui attaque les platanes du Canal.
Le champignon tueur remonte vers Toulouse. Les experts mandatés par l’État et Voies Navigables de France viennent de détecter des foyers suspects en Haute-Garonne. Deux arbres contaminés ont été repérés à Montesquieu-Lauragais, cinq platanes à Gardouch et trois à Castanet-Tolosan. Après confirmation, ils seront abattus ou dévitalisés l’an prochain. Le Réseau Fluvial Toulousain a d’ailleurs réagi à cette nouvelle et demande «davantage de concertation et la suspension de l’abattage des arbres». Depuis l’apparition de la maladie en 2006, 9 850 arbres sur les 42 000 du canal auront été abattus à la fin de l’année.
Deux expérimentations sont en cours pour essayer d’endiguer la maladie. «Mais nous n’aurons pas de résultat avant plusieurs années», confirme Jacques Noisette, chargé de communication chez VNF Sud-Ouest. «L’abattage des arbres est un passage obligé aujourd’hui. Mais nous replantons afin de transmettre ce patrimoine aux générations futures», ajoute le représentant de VNF.
Depuis 2011, 2 400 arbres ont été replantés. Le choix a été fait de multiplier les essences (chênes à feuille de châtaignier, ornes, cyprès ou peupliers blancs) pour éviter des contaminations massives sur une seule espèce.
Avec ce projet de restauration des plantations, d’un coût global de 200 millions d’euros sur 20 ans, le Canal du Midi est assuré de garder son classement au patrimoine mondial de l’Unesco. Ce qui ne rassurera pas totalement les acteurs locaux qui vivent autour du canal.
Pierre Vincenot LA DEPECHE DU MIDI