VNF a fait le point sur l’abattage des arbres malades du Canal du Midi. Une campagne qui concerne désormais la Haute Garonne.
Par Delphine Russeil
Jeudi 12 février, Voies Navigables de France (VNF) a présenté le bilan 2014 de sa campagne d’abattage et de replantation des platanes infectés par le chancre colorés qui bordent le Canal du Midi.
Au 31 décembre dernier, ce sont déjà 9850 platanes qui ont été abattus, pour 1285 replantés. « La replantation n’est pas aussi rapide car elle nécessite au passage la réfection des berges, tenues au préalable par les racines des arbres enlevés », explique Marc Papinutti, directeur général de VNF.
Lors de la prochaine campagne de 2015, qui se fera en deux périodes (mi février/mi-avril et mi-août/mi-novembre) pour ne pas gêner l’hibernation des chauve-souris puis la nidification des oiseaux, les services de VNF visent l’abattage de 4000 arbres et la replantation d’un millier, dans un choix de 7 essences comme le peuplier blanc, le micocoulier ou le chêne à feuilles de châtaigner.
Pour la première fois, la campagne d’abattage concernera des zones de la Haute-Garonne. Précisément, quatre sites répartis entre trois communes : Castanet-Tolosan, Gardouch et Montesquieu-Lauragais.
« 44 arbres seront abattus en Haute-Garonne, suivant le principe de prophylaxie qui veut qu’on coupe 7 arbres avant et après un arbre malade pour éviter tout risque de propagation de la maladie », décrit Marc Papinutti.
Un principe qui n’est pas suivi en Languedoc-Roussillon depuis la levée de bouclier de plusieurs élus locaux, « mais qui se justifie en Haute-Garonne, qui est encore peu touchée par le chancre ». « En Languedoc-Roussillon, ce sont des zones entières qui sont condamnées, alors qu’en Haute-Garonne, ce sont encore des cas isolés qu’on peut circonscrire », ajoute-t-il.
Ces premiers abattages en Haute-Garonne doivent intervenir courant mars 2015.
530000 euros de dons récoltés
Le chantier des abattages/replantation devant coûter quelques 200 millions d’euros sur 15-20 ans, une opération de mécénat auprès du grand public et des entreprises a donc été lancée depuis deux ans.
Une initiative qui a permis de récolter à ce jour 530000 euros. Près de 4000 donateurs particuliers ont offert 252000 euros – don qui donne droit à une déduction d’impôt. De son côté, le club des mécènes du Canal du Midi présidé par René Bouscatel a réunit l’effort financer de 35 entreprises pour une somme de 283000 euros.
« Nous espérons atteindre les 50 à la fin de l’année », souligne René Bouscatel, qui déplore que « pour l’instant, les entreprises de Midi-Pyrénées, sauf quelques exceptions, ne sont pas très réceptives, comparées aux entreprises de Languedoc-Roussillon. Peut-être parce qu’à Toulouse, on a pour l’instant été un peu épargnés par le chancre. Mais il est aujourd’hui à nos portes et j’espère qu’il va y avoir une prise de conscience sur la nécessité de cette campagne sur l’avenir de notre cher Canal. »
À fin 2014, ce sont déjà 19,6 millions d’euros qui ont été dépensés pour combattre la propagation du chancre coloré au bord du Canal du Midi, financés par VNF, le Conseil régional de Languedoc-Roussillon (711000 euros en 2013) et le Conseil général de l’Aude (840000 euros en 2014). Une réponse pour une aide financière de la part du Conseil général de Haute-Garonne est également attendue par VNF.
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