Ménagiens,
Atrébates au Nord, Unelles, Corisolitis,
Namnètes à l’ouest, Pictons ou
Santons autour de la Garonne, Helvètes,
Rauraques vers l’est…Du Ve siècle
avant notre ère à 52 avant Jésus-Christ,
une soixantaine de peuples gaulois se
partagent le territoire. Vers 350 av-JC,
ils atteignent l’apogée de leur extension
en Europe centrale et occidentale, avec
150 oppida, selon le mot latin choisi par
Jules César pour désigner les villes gauloises.
70 écoles déjà inscrites
On apprend cela et bien plus, en poussant
la porte du musée du Biterrois, caserne
Saint-Jacques à Béziers. Depuis
ce mardi et jusqu’au 23 août, l’espace
accueille l’exposition itinérante “Les
Gaulois, une exposition renversante”,
créée par la Cité des Sciences et de l’Industrie
en 2011. Sa présentation en Languedoc-
Roussillon est une première. Il
faudra attendre 2016 pour la retrouver
au pont du Gard.
70 écoles se sont d’ores et déjà inscrites
pour la visite. À juste titre car cette exposition,
instructive pour les grands,
est particulièrement adaptée aux plus
jeunes. Six ateliers ludiques et interactifs
nous replongent chez nos ancêtres
à l’image fruste, parfois erronée. Ils ont
laissé en héritage quelque 4 000 noms
de lieux sur la carte de France, 200
mots dans le vocabulaire, une panoplie
d’outils qui variera peu jusqu’au
XVIIIe siècle, et une structuration de
leur espace réfléchi entre habitations ;
édifices publics ; zones de production,
artisanale et de commerce, implantées
près des grands axes de communication
terrestres et fluviaux. Ces capitales
disparaîtront à la conquête romaine,
porteuse de nouveaux modèles urbains.
Les Gaulois sont de grands agriculteurs
qui cultivent blé, orge ou épeautre dans
leurs champs, lentilles et fèves dans
leur jardin. Mais ils se serviront du commerce
du vin pour créer du lien social
et culturel entre les régions. Leurs maisons
construites en branches fines entrelacées
et torchis peuvent durer
50 ans! Et les murus gallicus de pierres
et de poutres, entourant leurs villes,
pouvaient faire 50 km de long et 5 m de
hauteur. Au fil des ateliers, on devient
archéologue, palynologue, archéozoologue,
céramiste, on identifie des tessons
d’amphores, d’écuelle ou de dolium…
On se cultive sans s’en rendre compte
en redécouvrant les traces des Gaulois,
parfois de très haut, dans l’avion de Roger
Agache, pionnier de l’archéologie
aérienne.
Quand on en sort, on a envie de se replonger
dans Astérix… présent lui aussi,
avec les cigarettes troupes au casque
ailé, au rayon iconographie.
ANNICK KOSCIELNIAK
akoscielniak@midilibre.com
ø Ouvert du mardi au vendredi, de 9 h à 17 h,
samedi et dimanche de 10 h à 18 h. Entrée
gratuite.