Béziers-Narbonne : Ménard et Mouly gardent une porte ouverte – L'Officiel du Canal du Midi

Béziers-Narbonne : Ménard et Mouly gardent une porte ouverte

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Boudés, ce jeudi 26 février, par les présidents d’agglos et de CCI, les deux maires espèrent un nouveau rendez-vous.

Robert Ménard et Didier Mouly se sont retrouvés bien seuls, ce jeudi 26 février, à Béziers. À l’hôtel Dulac, les deux maires ont dû composer sans la présence de leurs invités du jour : les présidents des CCI de Béziers et Narbonne, les présidents des agglos de Béziers Méditerranée, du Grand Narbonne et de la communauté de communes de la Domitienne. Tous ont décliné l’invitation qui leur avait été lancée.

Les deux premiers magistrats de Béziers et Narbonne désiraient, ce jeudi, réunir autour d’une même table les forces vives du Biterrois et du Narbonnais pour tenter d’unir leurs énergies dans la perspective de la naissance de la grande région qui doit rassembler Languedoc-Roussillon et Midi-Pyrénées.
Les cinq présidents ont décliné l’invitation

« Je suis marri de la réponse qui nous a été adressée », lâche Didier Mouly. Pour le maire de Narbonne, « MM. Ballester et Bascou auraient pu me le dire avant. Les occasions ne manquent pas. Nous nous voyons au Parc des Sports à l’occasion des matchs du Racing ». Oui mais voilà, entre l’envoi de l’invitation, juste après les vœux des chambres consulaires, en janvier, le club narbonnais n’a joué à domicile qu’une seule fois, le week-end du 1er février… Autant dire que les occasions de se rencontrer dans les tribunes du stade audois ont été rares.

Les cinq présidents ont donc décliné l’invitation, préférant – officiellement – attendre que les élections départementales soient passées. En filigrane, chacun des convives a voulu garder la mainmise sur ses prérogatives et surtout conserver une certaine distance avec le maire de Béziers. »Il faut bien que quelqu’un lance une invitation, qu’une première pierre soit posée », argumente Robert Ménard qui ajoute : « Si on n’existe pas ensemble à l’heure de la grande région, c’est perdu. Personne ne peut imaginer s’en sortir tout seul ».

« On a envie d’avancer »

Le premier magistrat biterrois semble oublier que le Grand Narbonne et Béziers Méditerranée ont déjà lancé des passerelles entre leurs deux territoires et que les chambres consulaires biterroises et narbonnaises sont, aujourd’hui, plus fortes sous la bannière de l’association Triangle d’Oc Développement. Boudés par leurs invités, Robert Ménard et Didier Mouly font, néanmoins, bonne figure : « On se mettra en quatre pour un nouveau rendez-vous. On a envie d’avancer. On n’en parlera plus », déclarent-ils en chœur.

Une façon de dire que leur porte est toujours ouverte. Et chacun y va d’une sorte de mea culpa. Pour Didier Mouly, « ils ne peuvent pas se passer des villes centre, comme nous ne pouvons nous passer des agglos ». De son côté, Robert Ménard insiste : « Il n’est pas question de nous concurrencer. On a juste envie de sauver la peau de nos territoires ». Les deux maires attendent désormais que leurs partenaires proposent un nouveau lieu, une nouvelle date, pour un rendez-vous. « Nous y serons », assurent-ils.
L’union fait son bonhomme de chemin

Scellée en décembre dernier, l’union entre les villes de Béziers et Narbonne poursuit son petit bonhomme de chemin. Et, ce, malgré les rumeurs, venues des bords de la Robine, faisant état de dissensions au sein de la majorité municipale quant au rapprochement avec le voisin biterrois. Robert Ménard et Didier Mouly avancent donc, au coude à coude, vers une coopération entre leurs deux villes. « Celle-ci va prendre la forme d’une mutualisation de nos moyens », déclarent les deux élus. Concrètement, un pass commun aux musées des deux cités devrait voir le jour. Acheté dans l’une ou l’autre des deux villes, le sésame permettra un accès aux lieux d’expositions.

Autre volonté des deux premiers magistrats : redonner vie à la Domitienne, cette randonnée VTT reliant Béziers à Narbonne, ou inversement, d’une année sur l’autre. L’union devrait également permettre à Béziers de décrocher le label « Ville d’art et d’histoire » qu’elle ne possède pas, contrairement à sa voisine audoise. Les services techniques des deux “alliés” vont travailler de concert pour y parvenir.

Enfin, Didier Mouly et Robert Ménard désirent créer une société d’économie mixte à « caractère fluvial et maritime », une compétence qui échappe aux agglos de Béziers Méditerranée et du Grand Narbonne. La future structure permettra à chacun d’aménager le canal de la Robine et celui du Midi.
Extrait du MIDI LIBRE du 27/02/2015