Il y a 350 ans Riquet testait «la rigole»

Dans la Montagne Noire il reste des vestiges de la rigole d’essai de Pierre-Paul Riquet dont l’histoire est racontée dans le livre de Gérard Crevon (en médaillon)./Photo DDM, E.G.
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Cette année on marquera le 350e anniversaire du creusement de la «rigole d’essai» dans la Montagne Noire, par Pierre-Paul Riquet. Un test grandeur nature, pour capter l’eau abondante sur les sommets, qui confortera l’idée de la faisabilité du Canal du Midi.

Pour marquer cet anniversaire, deux rendez-vous sont programmés au Musée et Jardins du Canal du Midi, à Saint-Ferréol, avec l’association Ora Fontium, d’Arfons (81) : le jeudi 6 août avec la conférence de Gérard Crevon sur l’histoire du système d’alimentation du canal et, le samedi 8 août, pour une visite sur site en journée et une projection des photos de Brigitte Fort, en soirée, en plein air, à la prise d’Alzeau. En attendant, pour en savoir plus sur ce creusement de la «rigole d’essai», l’association Ora Fontium, en partenariat avec la société d’Histoire de Revel/Saint-Ferréol, vient de publier, dans la collection Lauragais-Patrimoine, le livre (*) : «A la recherche de la rigole d’essai de Pierre-Pol Riquet dans la Montagne Noire (1 665)», écrit par Gérard Crevon. Cet ouvrage tout en couleurs et richement documenté, revient sur la génèse du projet du Canal du Midi. Car avant de creuser entre Toulouse et la Méditerranée, il fallait être sûr que le canal pourrait être alimenté en eau toute l’année, y compris en période de fortes chaleurs.

Entre 1647 et 1660, Riquet habitait Revel où, à l’est de la ville, coule une rivière abondante : le Sor. Depuis la fondation de la bastide, en 1342, les habitants s’y approvisionnaient en eau au moyen d’un petit canal de dérivation. Des mesures de nivellement vont révéler à Riquet, grand amateur d’hydrologie, qu’il était possible, en imitant cet ouvrage, de conduire les eaux du Sor, par pente naturelle, jusqu’au seuil de Naurouze. Cependant, une estimation de la quantité d’eau nécessaire pour faire fonctionner le canal de navigation, faisait craindre que le Sor soit insuffisant. Sur l’autre versant de la Montagne Noire, le torrent Alzeau transporte plus d’eau que le Sor. L’ayant découvert, Riquet réfléchit au moyen de transporter l’eau de l’Alzeau vers le Sor au moyen d’un petit canal de dérivation. C’est ce plan initial que Riquet proposera à Colbert en lui écrivant, en 1 662. Et c’est pour démontrer la validité de ce plan qu’il creusa, trois ans plus tard, avec succès, une rigole d’essai dont on retrouve encore aujourd’hui de nombreux vestiges dans la Montagne Noire.

(*) – Le livre de Gérard Crevon est disponible au point d’info touristique du Beffroi de Revel; au Musée du Canal du Midi à Saint-Ferréol et sur le site internet de la Société d’Histoire à l’adresse : www.lauragais-patrimoine.fr
Emile Gaubert