Après la Communauté de communes Lauragais-Revel-Sorézois et le Pays Lauragais, qui se sont prononcés déjà contre le projet de classement du Canal du Midi par l’État ; c’était autour de la ville de Revel de se prononcer sur l’enquête publique. Sans surprise, c’est à l’unanimité que la commune s’est prononcée contre ce nouveau classement. Pour rappel, après le classement du Canal du Midi (cours d’eau et rives), l’État veut maintenant classer les abords sur une large bande, uniquement en zone rurale. Quatre-vingt-six communes de l’Aude, de l’Héraul, de la Haute-Garonne et du Tarn, sont concernées par l’enquête publique, dont six communes de l’intercommunalité : Arfons, Les Brunels, Revel, Saint-Félix, Sorèze et Vaudreuille. Toutes ont aussi fait savoir qu’elles se prononceraient contre ce nouveau classement.
Lors du conseil municipal de vendredi soir, le sénateur maire rappelait les reproches faits à ce dossier qu’il juge incomplet. «L’information préalable du public ainsi que les modalités pour participer à l’enquête publique ont été insuffisantes et ne sont donc pas conformes», soulignait Alain Chatillon. «Les propriétaires concernés n’ont pas été informés non plus comme le prévoit l’application du code de l’environnement». La municipalité reproche également à l’enquête publique de mal définir les objectifs et de ne pas avoir évalué les actions réalisées permettant de garantir le bon entretien du Canal du Midi et de son système d’alimentation.
«On ne sait pas quel régime de protection des abords ils ont choisi ; on constate une différence de traitement entre les territoires urbains et les territoires ruraux à qui on impose des contraintes au point de compromettre le développement de l’agriculture et du tourisme à travers l’attractivité du Canal du Midi. De plus, dans cette enquête, il n’y a aucun plan de gestion du site classé afin d’appréhender les effets de ce classement sur la vie et l’évolution des territoires».
Et Alain Chatillon de rappeler aussi que la commune, avec le bassin de Saint-Ferréol, la Rigole de La Plaine et du Laudot, n’a pas attendu l’État pour prendre soin de la richesse de ce patrimoine qui lui a permis de bénéficier du classement au titre des Grands Sites Touristiques de Midi-Pyrénées. «Nous en avons tenu compte à travers la révision de notre Plan local d’urbanisme et la création d’une Aire de mise en valeur de l’architecture et du patrimoine». La commune demande maintenant l’annulation de la procédure d’enquête publique, considérant que les avis des collectivités, formulées lors des concertations, n’ont pas été pris en compte. Elle demande également une meilleure information du public et des propriétaires concernés.
Émile Gaubert
LA DEPECHE DU MIDI