C’est un lieu superbe avec une très belle architecture», avance Didier Joyes, architecte.
La Maison éclusière de Saint-Pierre, jolie bâtisse de 500 m2,, inexploitée depuis une cinquantaine d’années, va-t-elle enfin se réveiller de son long sommeil ? On l’espère puisque ce lieu est depuis un an, voué à un projet culturel (salle de spectacle et restaurant). Un projet déposé auprès des Voix Navigables de France (VNF), gestionnaire de l’ancienne demeure d’éclusier, propriété de l’Etat. Et dont le montant des travaux s’élève à 1 million d’euros. Un dossier porté alors par cinq associés dont Gilles Jumère, producteur toulousain de Bleu Citron et Rémi Sanchez (claviste du groupe Zebda). Mais aussi Romain Brard, chef du Genty-Magre, du comédien Laurent Nassiet et de Lucien Fort, kinésithérapeute. Quelques mois après les choses ont bougé. Ne restent en lice que Lucien Fort, Rémi Sanchez et Laurent Nassiet. Ce dernier affirme d’ailleurs que rien n’a changé et que le permis de construire a été déposé à la mairie de Toulouse. «Nous avons déjà obtenu une partie du financement par crédit bancaire. Le reste devrait arriver en septembre. L’ouverture après dix mois de travaux, pourrait se faire début 2017».
Ce projet inquiète l’association de riverains de la place Saint-Pierre «saturée de cafés et de bruit».
Jean-Michel Fabre, conseiller départemental, très investi sur le sujet, prévient : «Il faut absolument avancer sur ce dossier. Trop de retard nuit au patrimoine». Ajoutant : «Ce quartier doté d’un patrimoine important, est emblématique à Toulouse. Mais il est aussi sensible avec le dossier de l’Institut d’Etudes Politiques (IEP) et celui de l’Ecole d’Economie de Toulouse (TSE) dont les travaux doivent reprendre cette rentrée à l’Arsenal».
Le Bassin des Filtres aussi
Il n’y a pas que la Maison éclusière de Saint-Pierre qui inquiète. Il y a aussi celles du Bassin des Filtres dont 8 sur la trentaine vont d’ailleurs être démolies coté restaurant du TOEC «pour lutter contre les tentatives de squat», relève Jacques Noisette, pour les Voies Navigables de France (VNF). Là aussi Jean-Michel Fabre intervient : «Plutôt que de travailler au coup par coup, j’ai proposé à VNF, en tant que président de l’Office des HLM de Haute-Garonne, un projet global sur ce patrimoine». Il ajoute : «Le gouvernement a demandé que les terrains appartenant à l’Etat, à la SNCF ou à VNF, soient mis à disposition des collectivités locales et des bailleurs sociaux pour construire du logement social. Or le Bassin des Filtres relève de cette logique». Un projet validé par la direction générale de VNF. Quant au Club Economique au Fil de l’O, présidé par Valérie Piganiol, il réclame «un Plan de sauvegarde des Maisons éclusières et du Patrimoine du Canal». Précisant qu’il faut différencier les Maisons éclusières situées le long du Canal du Midi des anciennes maisons des barragistes du Bassin des Filtres. «Un diamant écologique où il ne faut pas faire n’importe quoi».
S. G. LA DEPECHE DU MIDI