Pépito, président de la Varangue, a accueilli Max Tournier, passionné d’histoire, pour livrer la dernière conférence de l’année, devant une assemblée intéressée et fort motivée par ce projet initié par Pierre-Pol Riquet. Pierre-Pol Riquet est né le 29 juin 1609, à Béziers, dans une famille de notable d’origine italienne. Ce percepteur de la gabelle du Languedoc de 56 ans imagine et propose un projet convaincant au roi, par l’intermédiaire de Colbert. Le roi l’accepte en 1662, y trouvant l’occasion de détourner de l’Espagne de précieuses ressources et de laisser, avec Versailles, une œuvre marquant son règne. Le canal reliant l’Atlantique à la Méditerranée traverse des territoires forts divers et la difficulté consistait à franchir le seuil de Naurouze, à 190 m d’altitude, soit 241 km entre Toulouse et Sète et 14 écluses. Les travaux vont durer de 1666 à 1681 ; un défi technique à la hauteur des enjeux économiques. Le génie de P.-P. Riquet intervient pour approvisionner le canal en puisant dans la Montagne Noire l’eau nécessaire. Les travaux démarrent avec la première rigole puisant dans la rivière du Sor et de l’Alzou : en 1665, l’eau s’écoule au seuil de Naurouze. L’édit royal du 7 octobre 1666 autorise et signe le début des travaux ; l’adjudication est attribuée à P.-P. Riquet. Le canal aura coûté deux fois plus que prévu, requérant les forces vives de la région. Vauban est appelé sur le projet du canal et imagine le lac de Saint-Ferréol pour contenir des eaux qui pourraient s’avérer nécessaires au canal. P.-P. Riquet fût ruiné et 44 ans furent nécessaires pour rembourser la dette, qui est éteinte en 1724. Le canal fut exploité pendant cent vingt ans. Lors d’une prochaine conférence seront évoqués l’aspect économique et le devenir du canal de 1700 à nos jours.
La Dépêche du Midi