L’état est prié de revoir sa copie. La commission d’enquête publique sur le classement des abords du canal du midi a rendu un avis défavorable. L’ouvrage de Riquet est inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco. Ce nouveau classement était censé protéger les paysages autour du canal.
Le canal du midi lie Toulouse à la Méditerranée depuis 1681. C'est l'un des plus anciens canaux d'Europe. © MaxPPP
© MaxPPP Le canal du midi lie Toulouse à la Méditerranée depuis 1681. C’est l’un des plus anciens canaux d’Europe.
Tout le monde est d’accord pour protéger le canal du midi et ses abords mais c’est sur la forme qu’il y a un problème. Est-il vraiment nécessaire de classer les abords de cet ouvrage du 17 ième siècle créé par Pierre Paul Riquet ? Le classement d’une zone implique en effet des contraintes importantes.
Pourquoi classer les abords du canal du midi ?
Le canal du midi est inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1996, c’est le comité du patrimoine mondial qui a demandé à la France en 2006 de conforter le dispositif actuel de protection de l’ouvrage.
Quelles sont les conséquences d’un classement ?
Un site classé permet de le protéger mais toute modification du paysage nécessite l’autorisation du préfet. Pour un permis de construire ou de démolir il faut l’autorisation du ministère de l’environnement. Les propriétaires de terrains situés à proximité du canal et les collectivités locales s’inquiètent de la lourdeur administrative qui sera engendrée par ce classement.
Quel est le projet de classement des abords du canal du midi ?
Pour protéger les paysages autour du canal, la Direction Régionale de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement de Midi-Pyrénées propose de classer les abords de l’ouvrage avec un périmètre allant parfois jusqu’à 10 kilomètres. Le classement ne concernerait que les zones rurales.
Pourquoi la commission d’enquête publique a rendu un avis défavorable ?
Les critiques sont nombreuses : La commission pointe d’abord un manque d’information et de concertation préalable pour un projet qui concerne 20 000 hectares sur un linéaire de plus de 300 kilomètres soit environ 360 000 habitants (90 communes sur 4 départements). La commission d’enquête publique s’interroge aussi sur l’outil proposé pour protéger les abords du canal du midi. Le classement n’est pas la seule solution. L’état pourrait envisager des protections du site grâce à différents documents d’urbanisme moins contraignants comme le Plan Local d’Urbanisme (PLU) ou comme le Schéma de COhérence Territorial (SCOT).
Et maintenant ?
Suite à l’avis défavorable rendu par la commission d’enquête publique, le préfet de Midi-Pyrénées a décidé de confier au préfet de l’Aude une mission de concertation sur le canal du midi associant l’ensemble des acteurs locaux. Les conclusions de Jean-Marc Sabathé seront rendues d’ici au mois de janvier 2016.
extrait de francetvinfo.fr