Bassin de Thau
C’est au lieu-dit Les Onglous, dans la commune de Marseillan, que le canal du Midi termine sa course vers l’est et la Méditerranée en débouchant dans l’étang de Thau. Le port et son phare donnent d’ailleurs à l’endroit un avant-goût de mer. À partir de ce point, les embarcations peuvent poursuivre leur navigation par un chenal au milieu de l’étang, jusqu’à Sète et, au-delà, rejoindre le canal du Rhône à Sète qui mène vers la Camargue et Beaucaire.
Encore appelé bassin de Thau, l’étang de Thau est la plus grande lagune de la région Occitanie (6 800 hectares). Avec ses 19 km dans le sens est-ouest et 5 de large du nord au sud, il est séparé de la Méditerranée par un mince cordon de sable qui s’étire entre le volcan d’Agde et la colline (mont Saint-Clair) de Sète. La traversée des embarcations fluviales, de nuit ou par vent de nord-ouest (tramontane) de plus de force 4, est déconseillée car, sur cette petite mer intérieure, le clapot peut se révéler dangereux.
La lagune est alimentée par les eaux de pluie, des ruisseaux et du canal du Midi, mais aussi par les eaux salées de la Méditerranée à laquelle elle est reliée par des graus, à Marseillan et à Sète. Variable au cours de l’année, la salinité est plus élevée l’été, en période de forte évaporation. Le bassin de Thau grouille de vie sauvage et d’activités humaines. La pêche, sur l’étang et en mer, mais surtout l’élevage des moules et des huîtres marquent fortement les paysages. Que ce soit Marseillan, Mèze, Bouzigues ou Balaruc-les-Bains, chaque village installé sur ses rives est pourvu d’un port. Sur la rive nord, les parcs conchylicoles quadrillent les eaux du lac, et leur géométrie rappelle les rangées rectilignes des vignes qui bordent par endroits l’étang.
Dans chacune des localités du Pays de Thau, les ostréiculteurs font déguster leurs produits, huîtres, moules, mais aussi bulots et figues de mer à la chair jaune orangé, que l’on dénomme localement violets, bijus ou patates de mer. À Bouzigues, le musée de l’Étang de Thau raconte l’histoire et la vie des pêcheurs et des « paysans de la mer », qui produisent aujourd’hui 90 % des huîtres de Méditerranée française. L’étang de Thau constitue un milieu fragile, sous constante surveillance afin d’assurer la préservation de son équilibre et la qualité sanitaire de ses eaux. Zone Natura 2000, c’est un site de nidification, d’hivernage ou d’alimentation de nombreuses espèces d’oiseaux, dont 26 sont particulièrement protégées pour leur rareté. Poissons, coquillages, sont également présents dans ses eaux et l’hippocampe y trouve l’un des sites les plus importants pour son espèce à l’échelle du bassin méditerranéen. Les flamants roses, que l’on voit parfois s’envoler par vagues, ne sont donc que la face la plus visible d’une vie naturelle que l’on peut explorer à vélo, ou en bateau de location et de croisière depuis les ports d’Agde, Sète, Marseillan, Mèze ou Bouzigues.
Situé à proximité des plages du golfe du Lion, l’étang de Thau reçoit également de nombreux touristes. Ses ports de pêche et de plaisance proposent toutes sortes d’activités nautiques (voile, paddle, planche à voile, plongée…), de sites pittoresques de promenade et de dégustation de produits locaux, dont le picpoul de Pinet, un terroir en AOC dont les vins blancs accompagnent idéalement les fruits de mer. Connues et appréciées dès l’Antiquité, des eaux chaudes et curatives font de Balaruc-les-Bains l’une des plus importantes stations thermales de France. Elles proviennent de résurgences souterraines et sous-marines jaillissant par des failles sur la presqu’île et au fond de l’étang. Le bassin de Thau mérite décidément son surnom de « jardin de la mer ».
Lien
http://www.herault-tourisme.com/articles/etang-de-thau-site-touristique-485-1.html