L’acteur Bernard Le Coq va jouer le rôle Pierre-Paul Riquet, le concepteur du canal du Midi. L’équipe du film était en repérages hier au château de Laérole.
Après «La fabuleuse histoire de Monsieur Riquet», un documentaire sur la vie et l’œuvre du concepteur du canal du Midi sorti l’année dernière sur les écrans, le réalisateur toulousain Jean Périssé s’attaque à la fiction. Sur un scénario de Michèle Teysseyre, il s’apprête à tourner à l’automne 2016 un film sur les rapports à fleurets mouchetés entre Pierre-Paul Riquet et Colbert, le ministre de Louis XIV. L’équipe du film était hier au château de Laréole, où seront tournées les scènes d’intérieur, afin de réaliser un clip promotionnel à destination des télévisions et des investisseurs. Narrateur dans le documentaire initial, l’acteur Bernard Le Coq («Une famille en or», «La Conquête»…) interprétera Pierre-Paul Riquet. Entretien.
Vous découvrez le château de Laréole. Quelles sont vos premières impressions ?
C’est un château inattendu et sublime, dans son architecture et ses matériaux. C’est une construction de son époque, harmonieuse et élégante, qui colle parfaitement à notre projet. Personnellement, j’aime les constructions, les grands travaux, les bâtisseurs, l’architecture…
Quelle était la personnalité de Pierre-Paul Riquet ? Etait-il un utopiste ?
Oui mais un grand rêveur qui est allé au bout de son utopie. Il avait par ailleurs des comportements d’assez bonne qualité, il ne surexploitait pas la main-d’œuvre, ce qui était rare pour l’époque. Pour autant, s’il n’avait pas nécessairement le goût du pouvoir, il avait envie d’être quelqu’un. J’ai déjà joué Chirac ou Chateaubriand, des gens portés par un talent ou une ambition. Comme eux, Pierre-Paul Riquet n’était pas le commun des mortels. Ces hommes partagent une même force de caractère.
Vous dites vous passionner pour la construction. Vous mettez la main à la pâte ?
Disons que j’aime bien dessiner des maisons, en toute modestie bien sûr. J’ai eu envie d’être architecte mais comme j’étais nul à l’école, c’était difficile. Au lycée, j’ai été orienté vers une seconde technique et j’ai décidé de devenir acteur pour échapper à une voie qui ne me correspondait pas. Si j’avais échoué, j’aurais sans doute fait carrière dans le bâtiment. D’ailleurs j’ai déjà réalisé pas mal de travaux chez moi ou chez des copains, j’ai monté des cuisines, ce genre de choses. J’ai aussi aménagé un certain nombre d’appartements pour moi, ma famille, mes amis… J’aime surtout que l’on m’explique comment ça marche.
Vous avez interprété Jacques Chirac au cinéma et à la télévision. Se passe-t-il un jour sans que l’on vous demande une imitation ?
On ne me le demande pas. Mon travail sur Chirac est particulier parce que le personnage est vivant et très caricaturé. Or mon travail n’est pas une caricature. Après «La Conquête», je me souviens avoir reçu de lui un livre dédicacé. Selon son entourage, mon interprétation l’aurait beaucoup amusé !
«Le Songe de Naurouze»
Le tournage du film produit par Clairsud doit démarrer à l’automne 2016 à Laréole mais aussi dans l’Aude et le long du canal du Midi. Il doit durer environ six semaines. Outre Bernard Le Coq, qui interprétera le rôle principal, le comédien François-Henri Soulié devrait participer au casting. Le rôle de Colbert, qui donne la réplique à Pierre-Paul Riquet, pourrait être confié à François Marthouret. Le titre envisagé pour le film est «Le Songe de Naurouze».
Propos recueillis par Sébastien Marti
Extrait de LA DEPECHE DU MIDI