Le canal des deux mers construit dans les années 1850-1860 dispose de nombreuses écluses tout au long de son parcours, ces ouvrages permettent le passage des bateaux, autrefois de marchandises, aujourd’hui de loisirs. Ce canal a deux appellations, de Bordeaux à Toulouse il s’appelle le canal latéral à la Garonne et de Toulouse à Sète, il s’agit du canal du Midi.
Dans le département de Tarn-et-Garonne, le canal latéral est long de 70 kilomètres et 10 kilomètres pour la portion entre Montech et Montauban. 31 écluses sont réparties ainsi ; 10 entre Montech et Montauban et 21 de Pompignan à Lamagistère.
À l’origine les écluses mesuraient 30 mètres, en 1970 elles ont été rallongées à 40 mètres pour que les péniches chargées du transport des marchandises puissent naviguer sur le canal des deux mers. Le gabarit des péniches est de 38,50 mètres (gabarit Freyssinet). Seules 5 écluses ont gardé leur longueur d’origine, il s’agit des écluses situées sur le canal à Montech car les péniches utilisaient la pente d’eau pour naviguer. Cet ouvrage en panne, n’est plus en service depuis 2009.
Progressivement les écluses ont été automatisées entre 1970 et 2010. L’ouverture de ces ouvrages se fait soit à l’aide de perche située à 150 mètres amont et aval des écluses ou par détection à l’aide de cellules.
L’automatisation des portes ne les a pas fait disparaître
À l’époque les éclusiers étaient chargés d’ouvrir manuellement les écluses, l’automatisation ne les a pas fait disparaître, bien au contraire, ils sont aujourd’hui comme les «pilotes» dans les grands ports, ils guident et assistent les plaisanciers qui ont remplacé les professionnels des transports de marchandises. Ils interviennent en cas de panne, ils ont la gestion de l’eau (niveau des biefs), l’entretien des ouvrages et de leur environnement et ils tiennent à jour les registres. Pour le secteur de Castelsarrasin, il y a sept écluses entre Escatalens et Castelsarrasin, elles portent les numéros 16 à 22, le numéro 19 porte le nom de «l’écluse de Castelsarrasin».
«Tous les jours, douze à quinze bateaux passent en saison»
Un éclusier issu d’une famille d’éclusiers, Bernard Verdaguer 58 ans travaille depuis plus de 33 ans au service du canal latéral de la Garonne. Il habite d’ailleurs une maison traditionnelle du canal, elle porte le nom de «maison du garde» et se situe à Escatalens.
Bernard Verdaguer a connu l’époque ou l’ouverture se faisait à la main. Il gère au quotidien 7 écluses, aujourd’hui il a été appelé pour faire baisser le niveau d’eau d’un bief et permettre le passage d’un bateau sous un pont. Il nous explique qu’une borne d’appel située sur chaque écluse et reliée au PCC (poste central de communication stationné à Moissac) permet aux plaisanciers en détresse de contacter ce centre afin de recevoir dans les 10 minutes l’aide d’un éclusier. Il précise que du 17 mars au 31 octobre de chaque année période ou le canal est très fréquenté par les plaisanciers ( 12 à 15 bateaux jour) son travail est chargé quotidiennement, par contre les mois d’hiver il s’occupe de l’entretien des écluses et des sites. Sur le secteur de Castelsarrasin les biefs font entre 500 mètres et 2 kilomètres de longueur, selon ses propos un bateau pour faire Castelsarrasin-Moissac à 8 km/h mets entre 1 heure et 1 h 15 avec le passage des écluses.
La Dépêche du MidI