Toute la rive gauche a été défigurée par les abattages de VNF(Photo par G.C.)
Christiant Lapalu, ici devant un platane centenaire, est à l’origine de la fronde contre les abattages « préventifs » des arbres sains.(Photo par G.C.)
Le co-président du FCL, très actif sur le front de la lutte contre l’abattage des platanes jouxtant les arbres atteints par le chancre coloré, a vu VNF abandonner son plan. La semaine dernière Marc Pappinutti, président de Voies Navigables de France (VNF) a annoncé : « Les abattages préventifs systématiques autour des arbres malades sont suspendus ».
Il explique son revirement par la fronde de nombreux maires de communes touchées par les abattages. Au centre de cette mobilisation, l’ancien joueur, du FCL XII et maire de Ventenac en Minervois, Christian Lapalu. Depuis plusieurs mois, l’édile bien connu à Lézignan se démène pour limiter les abattages qui ont défiguré de nombreuses communes, dont la sienne. « Je sentais le manque de sérénité des gens de VNF, confie-t-il. Personne n’avait de vraies réponses. Scientifiquement, rien ne justifie l’abattage des 6 à 7 arbres de part et d’autre d’un platane contaminé ». Ses courriers à tous les maires et à tous les parlementaires des trois départements traversés par le Canal (Aude, Hérault et Haute-Garonne) ont porté leurs fruits. Ainsi, en plus des très nombreuses délibérations de soutien en provenances des communes qu’il reçoit tous les jours, il a obtenu un rendez-vous capital avec le conseiller du Premier Ministre à Matignon.
Grâce à la suspension de cette mesure, les arbres centenaires* dont l’ombre apaise les chemins de halage du Canal du Midi peuvent espérer un sursis de plusieurs années. « Cela va aussi permettre de baisser le budget abattage et donc de remonter celui des plantations de nouvelles essences dans les intervalles et les cœurs de villes, explique Christian Lapalu, et surtout cela nous donne le temps d’envisager et d’expérimenter d’autres solutions contre le chancre coloré ».
Problème d’urbanisme autour du Canal
Ce premier dossier étant provisoirement réglé, celui qui se fait parfois appeler «M. Platane» par ses amis peut se consacrer à son second cheval de bataille : la lutte contre le périmètre de 500 mètres autour du Canal, dans lequel il est presque impossible de faire construire. « Dans cette zone-tampon, les règles sont si strictes qu’elles découragent toute implantation. Pourtant, les villages sont les acteurs essentiels du Canal, et devraient être associés à son développement. Ici à Ventenac, cette rigidité réglementaire a fait perdre plus d’1 million d’euros, et presque autant à l’économie locale ».
Dans l’esprit de Paul Riquet**, le Canal était d’ailleurs complètement adapté à la vie des villages qu’il traversait. Ses utilisations étaient nombreuses, de la pêche aux jeux nautiques lors des fêtes municipales, en passant par les lavoirs fréquentés par femmes et enfants.
Si VNF semble privilégier un principe de précaution exagéré à l’extrême, il faut garder à l’esprit que la préservation du Canal du Midi est primordiale pour notre région. Elle sauvegarde l’environnement, tout en maintenant le tourisme, pilier incontournable de l’économie locale.
Germain CAUFFOPE, L INDEPENDANT du 12/02/2014