Fervent partisan du traitement par fongicides, le maire de Sallèles plaide pour des tests dès l’automne 2014.
Vendredi dernier, au terme d’une réunion consacrée aux abattages et replantations sur le canal du Midi, préfecture et Voies navigables de France (VNF) n’avaient pu faire l’économie du sujet du traitement des arbres malades du chancre coloré par micro-injections de fongicides. Une hypothétique alternative dont Yves Bastié, le maire de Sallèles-d’Aude, est un avocat obstiné. Au point que les perspectives avancées par le préfet et le représentant de VNF, avec « des tests d’ici le début de l’année 2015 », ont amené l’élu à demander à ce que l’allure soit accélérée.
« Au mois de mars, rappelle le maire de Sallèles, on m’avait déjà dit que c’était acté. Mais depuis, on se demande qui joue à quoi. Ce qui est sûr, c’est que si on continue à tergiverser, il n’y aura plus d’arbres pour les tests : arrachez une vigne, elle est de retour deux ans après. Mais des platanes de 200 ans, c’est autre chose. Ce qui est dommage, c’est qu’une expérimentation au printemps, avec une sève montante, aurait été plus parlante. En décembre, ça n’aurait pas de sens. »
40 000 platanes identifiés
Jusqu’au 2 août, Voies navigables de France (VNF) opère une campagne d’identification des platanes, de Mas-Saintes-Puelles à l’étang de Thau. Chaque arbre recensé recevra une plaque portant un numéro. Cette solution a été choisie par VNF pour assurer « une précision à l’unité dans le cadre de la gestion du patrimoine arboré du canal du Midi et des réunions de concertation avec les collectivités locales pour les prochaines campagnes d’abattage ».
En attente du feu vert du ministère de l’Agriculture
Une pierre dans le jardin du ministère de l’Agriculture, qui aura le dernier mot pour autoriser l’expérimentation. Pour se convaincre, Yves Bastié avance les espoirs de Philippe Beuste, le directeur du centre d’expertise en techniques environnementales et végétales (Cetev), porteur de la méthode de traitement, qui sera d’ailleurs invité lors de la prochaine réunion d’information des élus, à la rentrée : « Il est en relation permanente avec le service du ministère et va faire le forcing pour avoir les dernières autorisations nécessaires avant les vacances ». Un passage obligé, pour lancer à l’automne le grand chantier d’une expérimentation sur des sites dont la localisation sera tenue secrète. Avec l’espoir qu’au bout des trois années nécessaires pour obtenir des certitudes, le “vaccin” aura fait la preuve de sa capacité à enrayer la maladie.
MIDI LIBRE 20 juin 2014