La CCI a mené une étude sur l’impact économique
du Canal du Midi dans les teritoires qu’il traverse
Entre l’abattage massif
des platanes, malades
du chancre coloré,
et le projet de
classement de ses abords, le
Canal du Midi, véritable atout
touristique et économique de
notre département, pourrait
voir son avenir compromis.
C’est en partant de cette inquiétude
que la CCI de Narbonne
a mis en place – en
2014 – un groupe de travail
chargé de réaliser «une enquête
auprès des professionnels
des villages traversés par
la voie d’eau (Canal du Midi
et Canal de jonction) afin de
mesurer l’importance de
l’ouvrage sur leur activité et
connaître leurs attentes pour
maintenir et développer le potentiel
d’attractivité du site»,
explique le président Bernard
Ballester.
Menée auprès d’un échantillon
de 10 communes (*),
cette étude locale – qui faisait
défaut jusqu’alors – a permis
de mettre en avant de nombreux
éléments. À commencer
par l’analyse du chiffre
d’affaires global cumulé de
ces entreprises (hors
loueurs) « qui s’élève à
35 M», note Anne-Sophie
Cassan, directrice du Pôle
Tourisme, et du nombre d’emplois
généré: « 510, dont 70%
de CDI». L’enquête s’est également
attachée à analyser la
saisonnalité « étendue » de
ces activités directement ou
indirectement liées au Canal
mais aussi à la composition
de la clientèle et notamment
au poids de la clientèle touristique
étrangère. Enfin, l’activité
des loueurs a été mise en
exergue, grâce aux chiffres
fournis par VNF. «Si cette activité
est stratégique – 10000
passages aux écluses par an –
son levier économique direct
est limité, explique la responsable,
car plus de 70% de la
dépense des touristes fluviaux
est absorbée par le coût
de la location». Or, l’impact
induit est important : «pour 3
croisières sur 5, les touristes
font un séjour dans la région
proche du lieu de croisière
d’une durée de 6,5 jours».
ð Améliorer
l’attractivité du site
Pour la CCI, ce fut aussi l’occasion
d’interroger les communes
et entreprises sur
leurs « attentes prioritaires
»: « Améliorer l’état général
du canal et de ses
abords», «favoriser le développement
du cyclotourisme
en créant une véritable voie
verte», «encourager la création
de commerces et d’activités
hôtelières »… s’affichent
ainsi comme des priorités.
Du côté des communes, qui
dénoncent «des difficultés de
communication et des
conflits réguliers avec VNF»,
arrive en tête la nécessité de
«résoudre le problème de gouvernance
» du Canal. Rappelons
que VNF et le pôle Canal
en sont les gestionnaires officiels.
J. P.
A (*)Sont concernées : Argeliers,
Argens-Minervois, Ginestas,
Homps, Mirepeisset, Paraza, Roubia,
Sallèles-d’Aude, Saint-Nazaire
et Ventenac-en-Minervois. Dans
ces communes, sur les 274 entreprises
enregistrées au registre du
commerce (hors loueurs de bateaux),
157 ont été interrogées et
98 ont répondu au questionnaire
Extrait de L INDEPENDANT du 01.10.2015