L’agence nationale de sécurité sanitaire a donné l’autorisation pour que l’injection de
fongicide soit expérimentée contre le chancre coloré. Un espoir pour le canal du MidiHier, en fin
d’après-midi, c’est au bilan de la première année d’activité du Club des entreprises
mécènes du canal du Midi que Voies navigables de France avait convié la presse à Toulouse.
Un peu plus tôt dans la journée, le sénateur Roland Courteau sortait du ministère de
l’Agriculture avec en main un courrier enfin porteur d’espoir pour un monument ravagé
par l’épidémie de chancre coloré (lire ci-contre). Noir sur blanc, Stéphane Le Foll
lui confirmait le lancement au printemps 2015 de l’expérimentation du traitement curatif
et préventif élaboré par Philippe Beuste et son équipe du centre d’expertise en techniques
environnementales et végétales (Cetev). ð Evoqué depuis deux ans et demi
Un feu vert attendu depuis deux ans et demi par Yves Bastié, le maire de Sallèles-d’Aude, le premier à avoir défendu une alternative à l’abattage qui a déjà privé le monument classé au patrimoine mondial de l’humanité par l’Unesco de 10 000 platanes, abattus. Hier, l’élu savourait
l’autorisation d’expérimentation délivrée dans les derniers jours de janvier 2015
par l’agence nationale de sécurité sanitaire, de l’alimentation, de l’environnement et
du travail (Anses), à qui la direction générale de l’alimentation (DGAL) avait demandé
une expertise sur le protocole du Cetev : « Il a fallu trois à quatre mois d’instruction à
l’Anses, c’est normal. Ce qui l’est moins, c’est le temps qu’il a fallu au ministère, qui
s’est toujours retranché derrière de possibles risques sanitaires, et qui a mis un an
et demi à saisir l’Anses… » « Avec cet espoir, hors de question d’abattre
autre chose que les arbres morts! » Une dernière pique en appréciant à sa juste valeur, enfin,
« une lueur d’espoir. Il fallait y croire : j’y ai cru, le Cetev y a cru alors qu’il aurait très
bien pu abandonner, et le sénateur Courteau a été un des rares élus audois à me soutenir,
pour m’ouvrir les portes du ministère ». S’il faudra désormais attendre trois ans pour que la valeur scientifique de micro-injection de fongicides soit déterminée, Yves Bastié
n’oublie pas de défendre le principe initié l’an passé, avec l’abandon des mesures
de prophylaxie : « Dans la mesure où il y a un nouvel élan, hors de question d’abattre
autre chose que les arbres morts ! » Un avertissement lancé à VNF, alors que le canal aura perdu à la fin de l’année le tiers de ses 42 000 platanes.
Antoine Carrié
L INDEPENDANT du 13.02.2015