Castelmaurou. À la découverte de l’étonnant Monsieur Riquet
Présenté en avant-première samedi au Mélies à Castelmaurou, le documentaire historique de Jean Périssé : «La fabuleuse histoire de Monsieur Riquet» rompt avec la légende dorée du créateur du canal du Midi . Explications de l’auteur réalisateur
Réalisateur et auteur du documerntaire,» L’étonnant Monsieur Riquet» (en salles le 5 février) le cinéaste Toulousain Jean Perissé, dont on connaît «L’Occitanienne ou le dernier amour de Chateaubriand» raconte : «Au départ j’étais comme tout le monde. Je croyais à la légende de Riquet : travailleur acharné, bon père de famille, inventeur de la sécurité sociale. En grattant, j’ai découvert un personnage humain avec ses failles. C’est ce qui m’a intéressé. Outre ce documentaire, Jean Perissé n’en restera pas là avec Riquet, puisqu’il prépare un film de fiction qui montrera un Riquet se remémorant les divers épisodes de son existence au crépuscule de celle-ci.
Comment avez-vous conçu votre film ?
C’est une histoire qu’on raconte. J’ai choisi un comédien que j’aime bien : Bernard Le Coq pour interpréter Riquet et lire les lettres qu’il envoyait à Colbert interprété par François Henri Soulié. J’ai transformé cet échange en un dialogue imaginaire. Ces lettres conservées aux archives en disent long sur l’aventure, ses aléas et sur le caractère de Riquet aussi : son habileté pour faire passer ses idées. Le plus important pour moi a été de donner un rythme au film. D’aller de rebondissement en rebondissement. J’ai essayé de faire en sorte que la curiosité du public soit toujours en éveil. Les divers intervenants (historiens, descendants etc) m’ont permis de clarifier des hypothèses contradictoires. Les tableaux de maîtres du XVIIe plongent littéralement le spectateur dans le contexte de l’époque. Il ne s’agit pas d’une reconstitution mais d’une évocation.
Vous faites allusion auxfailles de Riquet. Quelles sont ces failles ?
Ses failles sont le reflet du XVIIe siècle. Riquet a eu huit enfants à sa femme dont cinq ont survécu. On dit aussi qu’il eut quelques autres enfants «de la cuisse gauche». Au XVIIe siècle, le mariage était un contrat. On se mariait pour assurer la descendance. Mais la bagatelle était très courante. L’exemple venait d’en haut.
On dit aussi qu’il était très ambitieux…
Il voulait être reconnu, retrouver ses quartiers de noblesse, devenir riche et bien établir ses enfants. C’étaient même à mon avis, ses véritables motivations. Il avait des ambitions de courtisan alors qu’il était considéré comme un «cul-terreux» par certains dont Perrault qui fit tout ce qu’il put pour le discréditer auprès du roi.
Le film n’établit-il pas en outre que Riquet n’a pas eu le premier l’idée de la construction du canal ?
L’antériorité du projet revient à De Scorbiac. Celui-ci ne voulait que raccorder deux bassins : Le bassin de la Garonne du Tarn et de l’Agout en privilégiant Castres et Montauban, mais il n’avait pas la vision d’un canal allant de Toulouse à Sète. De plus son projet est vite apparu comme difficile à réaliser techniquement et posait un problème quant à l’alimentation en eau. Aussi ne fut-il pas retenu.
Sortie le 5 février à Utopia Toulouse et Tournefeuille. Le réalisateur Jean Périssé viendra présenter en avant-première son documentaire sur Pierre-Paul Riquet, ce samedi 01 février à 21h00, au Méliès à Castelmaurou
LA DEPECHE DU MIDI 30 janvier 2014