Le chancre coloré va faire, cette année, cinq nouvelles victimes sur le secteur de Castelnaudary, nous confirme VNF, Voies navigables de France, après qu’un de nos lecteurs se fut interrogé sur d’étranges marques sur le tronc d’arbres en bordure du canal du Midi. Ces cinq majestueux mais malades platanes ont, en effet, été dévitalisés et vont donc passer à la tronçonneuse, en aval de Saint-Roch, entre les mois de février et d’avril.
Quid du vaccin dont on parle tant depuis quelque temps ? «Vaccin, le mot est un peu fort, c’est la presse qui a employé ce mot, un peu précipitamment. Un vaccin protège, en effet, tandis que ce traitement viserait plutôt à empêcher la propagation de la maladie», temporise Jacques Noisette, chargé de la communication à la direction régionale de VNF. «La Cetev, centre d’expertise en techniques environnementales et végétales, une entre prise toulousaine, a expérimenté, en laboratoire, un processus intéressant qu’elle aimerait bien tester grandeur nature. Nous, VNF, ne sommes pas des spécialistes du chancre coloré, aussi avons-nous émis des propositions pour qu’ils s’inscrivent dans le cadre d’un protocole scientifique, ce qu’ils ont respecté avec l’aide du ministère de l’Environnement».
Il poursuit avec le courrier adressé au ministère de l’Agriculture par Patrick Maugard, avec sa casquette de président de l’Association des maires, avec son collègue de Sallèle-d’Aude et le directeur général de VNF Marc Papinutti pour dire qu’ils n’étaient pas opposés pour lancer une expérimentation.
La grande nouvelle de cette rentrée, c’est la réunion qui se tiendra le 16 janvier, au ministère de l’Agriculture, avec toutes les parties prenantes : VNF, le ministère, les sites protégés, les Bâtiments de France… tous les gens qui sont au chevet du canal, pour valider la demande d’expérimentation et voir où et quand, sachant qu’elle pourrait avoir lieu au cours du second semestre entre les mois d’août et novembre.
«Nous sommes candidats pour tout vaccin ou traitement qui pourront nous éviter de poursuivre cet arrache cœur que constitue l’arrachage de nos platanes», relève Patrick Maugard, soulignant combien est importante, pour la ville, la protection de ce patrimoine que représente le canal du Midi, protection des arbres comme de la qualité de l’eau, témoin les aménagements du quai du port pour le traitement des eaux. «Nos efforts portent aussi sur la valorisation touristique du canal et de ses berges, avec la voie verte, en partenariat avec le conseil général et dont l’étude est en cours, ainsi que l’aménagement du grand bassin dont le budget est bouclé. Le canal, ce sont trois emplois induits par anneau. Nous allons en créer soixante de plus, soit cent quatre-vingts emplois induits. Le canal est une manne économique dont on ne peut pas se passer».
Gladys Kichkoff LA DEPECHE 9 janvier 2014