Châteaux dits cathares – L'Officiel du Canal du Midi

Châteaux dits cathares

De Toulouse à Béziers, le canal du Midi traverse une vaste
région dans laquelle, aux XIIe et XIIIe siècles, se
développe une religion chrétienne dissidente : le catharisme. Guidés par
un clergé le plus souvent issu de la petite noblesse, que l’on appelle les
« bons hommes » et les « bonnes dames », les cathares sont
dualistes. Ils croient que le monde a été créé par le Mal, que l’âme de l’homme,
condamnée à la réincarnation, est prisonnière du corps et contestent la double
nature, humaine et divine, du Christ. Ils sont considérés comme des hérétiques
par l’Église catholique.

Après l’assassinat de son émissaire en 1208, le pape Innocent III
lance une campagne militaire contre les adeptes du catharisme. Comme on estimait
qu’ils étaient particulièrement nombreux dans la ville d’Albi, cette lutte
armée prend dans une première phase le nom de croisade contre les Albigeois.
Elle s’ouvre en 1209 par le sac de Béziers et dure vingt ans. Les villes
tombent assez rapidement, mais les places fortes construites sur des hauteurs,
où se réfugient des croyants pourchassés, tiennent souvent plus longtemps.
L’histoire des cathares acquiert la force du mythe au cours du XIXe et
du XXe siècle, chez des auteurs qui en font le symbole d’une
identité régionale résistant au pouvoir central. Cette légende s’incarne encore
aujourd’hui dans des châteaux, dont plusieurs n’ont pas été bâtis par les cathares,
mais par leurs vainqueurs !

Aguilar, Quéribus, Peyrepertuse, Puilaurens, Puivert,
Montségur, Roquefixade, Foix, ces « citadelles du vertige »
(expression née sous la plume de Michel Roquebert) sont le spectaculaire décor
d’une histoire dont les nombreuses inconnues alimentent les imaginaires. Érigées
sur d’impressionnants promontoires rocheux, ces forteresses jalonnent un itinéraire
entre mer Méditerranée et Pyrénées, Aude et Ariège, et s’égrènent le long du
sentier cathare (GR 367) que l’on peut emprunter à pied, à vélo ou à
cheval. Construit au-dessus d’un à-pic vertigineux, Peyrepertuse est un joyau
de l’architecture militaire médiévale, aussi étendu que la citadelle de
Carcassonne. Surplombant le vignoble de Fitou (AOC du Languedoc), le
château d’Aguilar fait partie de ces forteresses que le roi transforma en place
forte pour établir une ligne de défense sur la frontière séparant la France de
l’Aragon. Outre Aguilar et Peyrepertuse, les trois autres des « cinq fils
de Carcassonne » sont Puilaurens, Termes et Quéribus. Perché à plus de 700 m
d’altitude, ce dernier fut l’un des derniers bastions cathares à tomber, en
1255. Il offre un panorama grandiose sur la chaîne des Pyrénées et la
Méditerranée, les Corbières et la plaine du Roussillon.

Du haut de ses 1 200 m d’altitude, Montségur reste le
symbole imprenable du catharisme légendaire. En 1244, le château tombe après un
siège de dix mois et quelque 200 croyants refusant d’abjurer leur foi y meurent
sur le bûcher. Au milieu des vestiges monumentaux d’un château sans doute
postérieur à celui de l’époque cathare, dans un cadre naturel d’une beauté impressionnante,
le visiteur d’aujourd’hui rejoint aisément en esprit la foi dévorante de ces
cathares que l’on appelait « parfaits ».

En savoir plus : http://www.payscathare.org/