Dans les coulisses des jardins de Toulouse

Tradition toulousaine très appréciée, l’ouverture des serres municipales ne se produit qu’une fois par an. On y découvre en avant-première les fleurs qui dès lundi iront embellir les espaces verts de Toulouse.

Bien qu’organisées tous les ans autour du 1er mai, les portes ouvertes aux serres municipales s’annoncent une fois encore comme l’événement du week-end. On attend près de 10 000 visiteurs en deux jours (c’est la moyenne chaque année) dans ce grand domaine horticole qui se déploie sur 2,5 hectares en pleine ville, en bordure du canal du midi, non loin du pont des Demoiselles. La beauté, les parfums, le dépaysement sont au rendez-vous dans ce lieu protégé, royaume des jardiniers de la ville. Semées, nourries, arrosées, choyées, des dizaines de milliers de fleurs ont poussé dans les serres municipales dont la partie la plus ancienne est classée monument historique. Les journées portes ouvertes marquent la fin de la culture et le top départ du fleurissement de la ville, qui commence lundi. Des milliers de fleurs nouvelles seront embarquées dans les camions vers les quartiers de Toulouse. En trois semaines, les serres seront vidées.

Variétés et couleurs ont été choisies un an à l’avance par le service des espaces verts de la ville. Les jardiniers nous réservent quelques surprises, car au milieu des massifs on verra s’épanouir tomates, courgettes et autres haricots. Les légumes entrent dans la danse au milieu des pétunias, géraniums, bégonias, œillets d’Inde, et des nombreuses vivaces qui feront le show tout au long de l’été. «Le thème de l’année est le potager. Les légumes font partie de cette mise en scène campagnarde, avec des objets évoquant le potager : épouvantails, charrettes, outils, puits… qui ont été fabriqués ou récupérés. Les couleurs dominantes des massifs sont le violet, le rose, le bleu» révèle Reine Mayor, une des responsables de la production.

Autre incontournable des Journées Portes Ouvertes, la découverte d’une des mosaïques végétales qui orneront prochainement le tour du kiosque Grand Rond. Après le sport l’an dernier, place au cirque. Les «mosaïculteurs» entreront en piste la semaine prochaine. On pourra regarder ces artistes exécuter leurs mosaïques de fleurs sur les lieux au Grand Rond.

Enfin une tradition sans laquelle la visite serait incomplète. Chacun pourra piocher dans 20 mètres cubes du terreau des serres municipales et emporter son petit sac pour enrichir ses plantations. Cadeau des jardiniers de la ville.
Plus de 140 variétés de violettes

Dans une des serres anciennes classées monuments historiques la violette de Toulouse a son royaume, où flotte un suave parfum familier. La «Reine Charlotte», délicat emblème de Toulouse, double et très odorante, trône en majesté sous ce chapiteau de verre au milieu de très nombreuses variétés venues d’un peu partout dans le monde. Repérables à des petits drapeaux indiquant leur pays d’origine, ces fleurettes appartiennent toutes à la grande famille des violacées. La serre «Violette» est un conservatoire où sont cultivés un millier de pots de 140 variétés plus ou moins connues comme la très british «Comtesse de Shaftesbury», double et bicolore, ou la Viola hederacea, une violette retombante venue d’Australie. La collection s’enrichit chaque année. Ces fleurs sortent une fois par an, début février, en période de floraison. Elles sont exposées place du Capitole pour la Fête de la violette.
Le chiffre : 600 000

fleurs >produites par an. Sur leur domaine de 2,6 hectares dont 1 sous serres, les jardiniers municipaux cultivent les fleurs qui seront plantées à partir de lundi dans les plates-bandes, massifs et ronds-points de la ville.
Programme des journées aux serres

Les serres municipales (19 boulevard de la Marne) sont ouvertes demain samedi et dimanche de 9 heures à 18 heures. Entrée gratuite. À l’occasion de ces portes ouvertes, des animations sont proposées. Pour les enfants : création d’un bonhomme aux cheveux de gazon, rempotage de pousses de laitue, aire de jeu et bac à sable. Pour tous : animation autour de jeux de bois anciens, jeu de piste récompensé pour les participants d’un plant de tomate, atelier de compost, démonstrations autour d’un potager, présentation des alternatives aux pesticides et conseils sur les insectes auxiliaires, présentation de la petite mécanique horticole, petit marché aux plantes (à l’extérieur). Des visites en langue des signes sont organisées samedi et dimanche à 14 heures.
Sylvie ROUX – LA DEPECHE DU MIDI 2 mai 2014