En juillet, les toiles de Christophe Horiot étaient exposées à New York. À Chelsea précisément, dans l’une des deux cents galeries qui animent le quartier proche de Manhattan. Neuf mois plus tard, les mêmes œuvres sont accrochées à Saint-Hilaire. Passer de la folie des buildings à la tranquillité monacale d’une abbaye, il fallait le faire ! L’artiste audois, natif de Foix en Ariège, s’en accommode allègrement. Pourvu qu’il baigne dans un espace d’art tout semble convenir à ce jeune homme de 33 ans. Christophe Horiot est diplômé des Beaux-Arts de Montpellier, médiateur culturel aux Beaux-Arts de Carcassonne, il explique se nourrir de son quotidien. «Au musée je suis dans mon milieu» a-t-il pu déclarer, on l’aura bien compris. Un jour, alors qu’il exposait en Allemagne il était repéré par l’Agora Gallery, ce qui lui valut la consécration à New York. Depuis il est sous contrat avec l’entité américaine et certaines de ses toiles — dont la représentation de la cité de Carcassonne — sont cotées, elles ont vu leur prix être multiplié par dix. A Chelsea, Christophe Horiot a vendu trois de ses œuvres, à Saint-Hilaire déjà neuf acheteurs se sont fait connaître. L’exposition audoise est variée, les tableaux de l’abbaye côtoient le canal du midi, la cité de Carcassonne ou encore une série de nus, un travail plus «pop». Par touches d’encre infiniment précises l’artiste compose sur une toile en skaï noir… et de l’obscurité naît la lumière. La peinture donne vie au mouvement, à un paysage, avec l’impression d’un relief qui saisit l’attention du visiteur. Christophe Horiot a longtemps privilégié le blanc sur le noir, de plus en plus il découvre la couleur et recouvre ses toiles de nuances qui se chevauchent et s’entremêlent jusqu’à offrir la teinte recherchée. L’artiste est un perfectionniste, il insère parfois dans ses créations des feuilles d’or et de cuivre qui captent la lumière du jour, ce qui offre à chaque heure un nouveau spectacle. Soixante toiles sont exposées à Saint-Hilaire jusqu’au trente avril. L’occasion d’une agréable balade dans un univers bien pensé, comme un souffle suspendu… hors du temps.
Caroline Valent LA DEPECHE DU MIDI 10/04/2014