La randonnée, nouvel eldorado touristique pour l’Aude

Extrait de L INDEPENDANT du 13.03.2015
A l’image du Sentier Cathare, qui représente 800 000 € de retombées financières
par an, la rando dans l’Aude ça marche et ça rapporte.
L’Aude, sa Cité de Carcassonne,
ses châteaux
cathares, son
littoral… mais aussi
ses sentiers de randonnée. Labellisé
sentier de « Grande
randonnée » depuis un an, le
Sentier cathare – le GR 367 -,
qui relie Foix à Port-la-Nouvelle
via Puivert, Bugarach et
Peyrepertuse, est un symbole
de réussite touristique avec,
selon une récente étude du
conseil général, une hausse
de 20 % de fréquentation (lire
ci-contre).
On comptabilise, grâce à des
capteurs, des pointes de près
2 500 randonneurs de passage
sur une partie ou l’intégralité
du sentier.
Un succès qui se traduirait
toujours selon cette même
étude par « un impact économique
minimum non négligeable
qui s’élève à plus de
800 000 €. »
ð 700 km de sentiers
Un classement en Grande
randonnée est synonyme aussi
d’une plus grande visibilité
au plan national et international.
Il n’est d’ailleurs pas rare
de croiser des randonneurs
allemands, néerlandais et anglais
sur le sentier.
Pour Myriam Fillaquier, responsable
du secteur promotion
au sein de l’Agence départementale
du tourisme
(ADT), l’Aude, avec ses
700 km de sentiers et une diversité
de paysages unique, a
une formidable carte à jouer.
« Il y a un potentiel énorme
sur ce secteur aussi bien
pour les randonneurs chevronnés
que pour les randonnées
familiales. Nos marges
sont très importantes sur ces
activités notamment avec la
clientèle de proximité. »
L’ADT participera, par exemple,
à Roc d’Azur en octobre
pour faire la promotion de la
randonnée mais aussi des activités
de plein air comme le
VTT.
Le comité audois de la fédération
de randonnée et l’ADT
ont publié depuis plusieurs
années, cinq topo-guides
(Pays carcassonnais, lauragais,
Pays de la Narbonnaise,
Haute Vallée et Corbières-Minervois).
Autant d’outils favorisant
la venue de nouveaux
randonneurs dans l’Aude
mais qui nécessitent un gros
travail de repérage sur le terrain
avec des équipes de baliseurs,
sans oublier de s’assurer
des droits de passage.
Un travail qui sera complété
dans quelque temps par la numérisation
des topo-guides
qui permettra de télécharger
un parcours sur son smartphone.
Un outil de plus pour
séduire de nouveaux randonneurs.
Et faire de l’Aude, une
région référence en la matière
Patrick Bessodes

2 500 passages
l’année dernière
Une étude réalisée en 2014
par les services du conseil
général sur le Sentier cathare,
à partir d’éco-compteurs,
a permis d’évaluer la
fréquentation à près de 2 500
passages. Les sites à la plus
forte fréquentation sont La
Bastide près du Pech de
Bugarach, Duilhac et Espezel.
La fréquentation est
particulièrement forte autour
de mai (1 541 passages) puis
une seconde en août (1 529).
La fréquentation enregistre
une progression importante
depuis deux ans (+12 et
+ 20 %).
Les retombées économiques
sont évaluées à 800 700 €.
Sur le tronçon
Tuchan-Comus, les étapes
correspondent à sept nuitées.
Avec 1 870 randonnées, on
compte 13 090 nuitées, ce qui
correspond à 654 000 €.
De nouveaux sentiers sur le chemin de Compostelle
Depuis plusieurs mois, le
Comité audois de randonnée
et le Pays touristique
Corbières-Minervois
travaillent à la réalisation
d’une boucle en lien avec
le célèbre chemin de
Saint-Jacques-de-Compostelle.
A ce jour, on peut
démarrer la randonnée depuis
Carcassonne, mais le projet
en cours prévoit aussi de
rallier Carcassonne à
Montpellier. En attendant la
réalisation sur la partie
héraultaise, les Audois ont
proposé la création d’un GRP
en boucle, connu sous le nom
de «Cami Roumieu», depuis
Carcassonne par Bize, par le
Haut-Minervois, rejoignant
Narbonne puis Fontfroide,
Lagrasse et retour
Carcassonne (80 km). « Cela
donnerait aux randonneurs la
possibilité de rejoindre
Carcassonne par deux voies
possibles, au nord et au sud
du canal du Midi, qui
permettent de valoriser
le territoire », confirme Anne
Marserou, du Pays touristique
Corbières-Minervois. Les
itinéraires ont déjà été
reconnus de Fontfroide à
Lagrasse (relevés et analyse
cadastrale). Pour Jean-Marie
Sanchis, président du comité
audois, le travail de
localisation par GPS et les
demandes d’autorisation de
passage se poursuivent. Un
comité de pilotage fera un
point en mars. Il sera temps
ensuite, avec l’appui du
conseil général, de présenter
le projet à Paris pour
l’homologation du GRP.