Dix ans déjà. En octobre 2006,
était signé l’acte de naissance
de la structure Languedoc-
Roussillon cinéma, consécutivement
à la mise en place d’un
fonds d’aide à la création cinématographique
et audiovisuelle par le conseil
régional et le Centre national de la cinématographie.
Une décennie plus tard, à l’heure de
présenter le bilan des actions menées
en 2015, il était opportun d’observer le
chemin parcouru (*). En compagnie de
Karim Ghiyati, directeur de Languedoc-
Roussillon cinéma, dont il rappelle
les principales missions : «Attirer et faciliter
les tournages en région, y favoriser
le développement du cinéma et de
l’audiovisuel, et en valoriser les professionnels,
prolonger la vie des films en
salles, programmer les films liés à ce
territoire.» Liste non exhaustive.
Ainsi, en ce qui concerne l’activité tournages,
véritable vitrine régionale, pour
2015, on en recense pas moins de 49 accueillis
dans l’Aude, le Gard, l’Hérault,
la Lozère et les Pyrénées-Orientales.
Soit, dans le détail, neuf longs-métrages
de fiction pour le cinéma (dont Rester
vertical, réalisé par le natif de Villefranche-
de-Rouergue Alain Guiraudie, filmé
en Lozère et retenu en sélection officielle
du dernier Festival de Cannes), dix téléfilms
et séries (parmi lesquels Candice
Renoir ou Capitaine Marleau de Josée
Dayan, avec Gérard Depardieu,
tous deux tournés à Sète), quatre
courts-métrages, quinze documentaires
pour la télé, deux web-documentaires,
quatre publicités, quatre films institutionnels
et un clip.
Une fréquence de tournages incomparable
par rapport à l’époque où ils se faisaient
rares malgré la variété de décors
et de paysages proposée par ce territoire.
La région n’était-elle pas l’une des
trois seules de France avec l’Aquitaine
et Paca, selon l’ancien découpage territorial,
à disposer à la fois d’un littoral et
de hautes montagnes?
Un nouveau territoire
Aujourd’hui, tous films confondus, «environ
cent scénarios par an nous sont
proposés, assure Karim Ghiyati. On en
fait une trentaine. Et parmi ces projets,
nous sommes ravis de constater
qu’il en naît de plus en plus dans la région.
41% d’entre eux pour l’année
2015. Alors qu’il en provient 53% depuis
d’autres territoires en France, essentiellement
l’Île-de-France, et peu
– 6% – venus de l’étranger.»
Au total, l’ex-Languedoc-Roussillon a
accueilli, en 2015, 123 jours de tournage
pour les films de cinéma, 310 pour les
téléfilms, 130 pour les documentaires,
32 pour les films courts. Et les perspectives
sont déjà prometteuses pour 2016
(lire ci-dessous). Une année 2016 qui apportera
peut-être son lot de modifications
dans le fonctionnement de la
structure, nouvelle région Occitanie
oblige. Car dans l’ex-Midi-Pyrénées, les
activités de Languedoc-Roussillon cinéma
se partagent en une demi-douzaine
d’entités distinctes : «Elles travaillent
de manière très professionnelle et on a
hâte de collaborer avec elles», promet
Karim Ghiyati. Pour réussir, entre les
concurrences de Paca et de la Nouvelle
Aquitaine, à imposer la nouvelle grande
région comme la destination sudiste incontournable
des équipes de tournages.
VINCENT COSTE
vcoste@midilibre.com
ø (*) L’équipe de Languedoc-Roussillon
cinéma présentera, ce vendredi 1er juillet à
partir de 17h, à la médiathèque Fellini, à
Montpellier, le bilan des actions menées en
2015 et les perspectives 2016. Entrée libre.
Retombées
Ces tournages génèrent de
conséquentes retombées
économiques. S’il reste difficile de
les évaluer pour la production 2015
(car pas encore complètement
sortie en salles), celles de 2014 en
donnent une idée significative, avec
9,623 M comptabilisés, dont
la moitié orientée sur l’emploi.
À titre de comparaison, ces
retombées étaient évaluées à
7,722 M l’année précédente
et à 3,975 M en 2010.
SPORT
Le Languedoc-Roussillon,
terre d’accueil de tournages
Cinéma ù Des progrès conséquents depuis dix ans. 49 oeuvres
différentes ont été filmées sur les cinq départements en 2015.
SANTÉ
Sète fait actuellement l’événement en
recevant Catherine Deneuve et Diane
Kruger pour le tournage du nouveau
film de Thierry Klifa (qui compte
également des prises de vue à
Perpignan). Mais en 2016, l’Île
singulière aura encore d’autres raisons
pour rester au centre des attentions
des cinéphiles de la région. Car, dix
ans après s’y être installé pour filmer
le magnifique La graine et le mulet,
le multi-césarisé et palmé d’or à
Cannes Abdellatif Kechiche devrait
revenir y poser ses caméras pour y
tourner des séquences de son sixième
long-métrage. Plusieurs castings ont
été organisés récemment à cet effet.
«Il est resté attaché à Sète, nous a
confirmé Karim Ghiyati, directeur
de Languedoc-Roussillon cinéma.
Kechiche est très lié à cette région,
où ses jumeaux sont d’ailleurs nés
pendant le tournage de La graine
et le mulet. » Et d’autres beaux projets
pourraient encore se dévoiler sur
les cinq départements d’ici la fin de
cette année.
V. C.
VIN
extrait de MIDI LIBRE