Ce platane dévitalisé, qui est implanté le long du canal à Castelnaudary, devra prochainement être abattu. PHOTO/© D.R
Faute d’avoir trouvé la solution miraculeuse face au chancre coloré, les abattages de platanes vont continuer. De leur côté, les scientifiques poursuivent leurs efforts…
Durant ces dernières semaines, des lecteurs nous ont contactés à propos du devenir des platanes qui longent le canal. « Est-il prévu de couper tous les arbres ou simplement ceux qui sont malades ? », se demandait par exemple Jacques Grillères, inquiet en constatant que plusieurs d’entre eux avaient reçu un coup de tronçonneuse circulaire sur leur base. Nous avons donc interrogé VNF (Voies Navigables de France) afin de connaître plus en détail la politique choisie pour lutter contre cette maladie spécifique du platane, qu’est le chancre coloré. Il faut savoir que les entailles circulaires que l’on peut voir au bas de certains arbres, indiquent que ceux-ci ont été dévitalisés, en attendant l’abattage.
Abattage de précaution autour des foyers
Cette première phase a pour but d’éviter que la maladie ne se propage par les racines et, par la suite, avec les engins qui peuvent être en contact avec les sciures ou les spores de champignons. Par ailleurs, précise VNF, « l’abattage des arbres visuellement sains est préconisé, ceci sur la zone dite prophylactique, soit 7 à 8 arbres de part et d’autre de chaque foyer ».
Les abattages ne peuvent se faire que durant deux périodes, soit entre mi-février et mi-avril, ou entre mi-août et mi-novembre. Si la replantation est systématique, celle-ci se fait en général l’hiver qui suit cet abattage, même si ce calendrier peut trouver des exceptions.
A Castelnaudary, les arbres qui ont été abattus le long du bassin au début de l’année 2012, ont bénéficié d’une replantation à la fin de cette même année. Ces jeunes platanes sont des « platanors », mis au point en 2004, par Robert Vigouroux. Pour obtenir cette souche résistant au chancre coloré, il aura fallu à cet ancien directeur de recherche au CNRS, treize années de recherches, via des croisements avec un autre platane nord-américain.
Un vaccin ?
Pour l’instant, le terme est impropre pour les arbres. En revanche, le CETEV (centre d’expertises en techniques environnementales et végétales) « a proposé en 2013 à VNF, d’expérimenter une nouvelle méthode de traitement par micro-injection ». VNF ne cache pas que « les probabilités d’aboutir restent aujourd’hui incertaines », même si elle soutient le projet.
Le canal comme lieu d’expérimentation
Les propositions de test de traitement sont actuellement entre les mains du ministère de l’Agriculture. Après étude, ce test pourrait être mis en place pour sa validation et sa mise en œuvre, au plus tôt en 2015. « Le canal pourrait être choisi, car il offre un terrain d’expérimentation intéressant en terme de foyers », précise VNF. Il faudra bien sûr tester l’innocuité vis-à-vis de l’homme, les essais devant se prolonger durant trois ans. D’où, la prise de décision du ministère de l’Agriculture, de confirmer l’abattage des platanes…
L INDEPENDANT 13/07/2014