Port-la-Nouvelle est l’une des premières communes de l’Aude à approuver la motion d’André Viola. Le président du conseil général combat la suppression du département.C’est le grand débat du moment : la réforme territoriale. Chacun a certainement lu avec intérêt la tribune publiée dans les colonnes de la presse quotidienne régionale par le Président de la République le 3 juin dernier… Alors que l’examen du premier projet de loi sur la fameuse réforme territoriale par les chambres est imminent, le conseil général de l’Aude, par la voix de son président, André Viola, insiste sur le maintien de l’échelon départemental, mué en assemblée départementale des intercommunalités. Aussi, lors du conseil municipal du 20 juin dernier, les élus de Port-la-Nouvelle ont-ils approuvé la motion contre la réforme territoriale, faisant partie des premiers dans l’Aude. Car à ce jour, seuls 37 conseils municipaux l’ont approuvée.
Mobilisation
Les conseillers municipaux nouvellois ont voté le maintien des conseils départementaux au-delà de 2020, et, par ce vote, ont réaffirmé leur rôle indispensable, reconnaissant par là même leurs compétences en matière de solidarité sur l’ensemble d’un territoire. Si André Viola a écrit à l’ensemble des maires, leur demandant d’apporter leur soutien à cette motion, Port-la-Nouvelle a été l’une des premières communes de l’Aude à inscrire ce vote à l’ordre du jour de son conseil… et à l’approuver aussi sec : « A mes yeux, il est très important de maintenir des services de proximité approuve Henri Martin. Sinon, les gens n’auront plus de contacts direct et matériel. Il faut souligner ce rôle social du conseil général, et notamment sur les lieux les plus isolés ». Politiquement, le maire de Port-la-Nouvelle a les coudées franches : « le conseil général a toujours été à nos côtés à La Nouvelle, y compris quand il détenait la compétence économique. Il continue à nous accompagne sur le port avec le Grand Narbonne. Et sur l’autre volet de la réforme, André Viola a le même raisonnement que nous sur le rapprochement des régions ». Pour Henri Martin, la politique politicienne n’a pas sa place dans ce débat.
Le contenu de cette motion
« Aujourd’hui, la collectivité départementale semble faire les frais d’une prétendue simplification ou de simples recherches d’économie, dont rien ne présage l’efficacité, bien au contraire ! » assure cette motion signée du président départemental, qui martèle que la France a besoin de ses départements. « La disparition de ceux-ci en milieu rural remettrait en cause des projets d’avenir. Sans le Conseil Général, qui porterait aujourd’hui le développement du très haut débit ou le Canal du Midi ? Qui accompagnerait le développement des communes et des intercommunalités ? » André Viola ne prône pas l’immobilisme, et se dit prêt à la réforme des départements, voire à la modification du mode d’élection des conseillers généraux. « La disparition de ce niveau intermédiaire entre le bloc communal et les régions agrandies serait un coup fatal porté à la ruralité. Sans politique de solidarités humaines et territoriales, insiste-t-il, il n’y aurait plus de péréquation entre les territoires riches et les zones moins favorisées ». Un point sensible qui a touché les élus nouvellois. La motion Viola a été votée vendredi 20 juin, puis envoyée à toutes les mairies du département.
L INDEPENDANT 30/06/2014