Sur une péniche, remontant le canal du Midi, le festival Convivencia embarque ses artistes en treize étapes et jusqu’à fin juillet. Début de ce voyage musical et festif ce soir jeudi, à Montgiscard, dans le Lauragais, avec le trio Dje Baleti, mêlant tarentelle nissarde, blues touareg et rock italien.
Le principe de Conivencia ? Les musiciens jouent sur le pont de la péniche-spectacle, le public est à quai, et c’est gratuit. Pour sa 18e édition, le festival proposera une trentaine de concerts,, de la Haute -Garonne à l’Hérault, en passant par Toulouse et en terminant son périple fluvial le 27 juillet à Revel.
Créé en 1996, s’adressant à tous les publics, avec une programmation très «musiques du monde», Convivencia, propose également des ateliers et rencontres-débats, autour de la nature, du patrimoine fluvial, de la diversité culturelle.
Rencontre avec Jérémy Couraut, chanteur du trio toulousain Djé Balèti qui ouvrira donc le bal à 21h30 ce soir jeudi à L’écluse de Montgiscard.
Qui est Djé Balèti ?
Nous sommes trois : un batteur, un bassiste et moi -même, chanteur et joueur d’espina, un instrument niçois qui est en fait une calebasse (cougourdon en occitan). Nous cherchions un instrument qui n’était pas marqué par l’histoire de la musique. Cela laisse une totale liberté dans la création… et l’exclusivité de la pratique.
Que représente Convivencia pour vous ?
Une belle initiative ! Non commercial, le concept de Convivencia, avec cette idée d’itinérance, mais aussi d’échanges et de rencontres avec d’autres pays et cultures, nous séduit énormément Et puis jouer sur une péniche, c’est original et convivial.
Vos racines régionales sont fondamentales. Comment cela se traduit-il dans vos chansons ?
Très métissée, très groove aussi, notre musique est dans un style «afro occitan,».
Nous chantons à la fois en français et en occitan niçois, en hommage à mes origines niçoises. En France, il y a une double culture : nord/sud, occitan et français. Nous jonglons entre les deux langues dans nos textes. Le public ne les comprend pas forcément en occitan, mais il aime la musicalité, il ressent le message…
Pourquoi favoriser la langue occitane ?
En France, on oublie les langues régionales, alors que bien souvent dans des pays comme l’Italie, l’Angleterre ou l’Espagne, on trouve la langue nationale mais aussi la langue propre aux villes et villages. C’est fondamental de ne pas oublier nos racines et notre culture.
Au programme
Ce jeudi 26 juin, à l’Ecluse de Montgiscard à 19h30 Branka Bodegaires suivi à 21h30 par par Djé Balèti. Samedi 28 juin à l’Ecluse de Vic, à Castanet Tolosan, Trio la Gitana Tropical à 20h30 et les élèves de la MJC de Castanet-Tolosan, puis à 21h30, Maryse Ngalula & Jean-Rémy Guédon et à 22h30, Vieux Farka Touré chantant le Mali. Mardi 1er juillet à Ramonville Saint-Agne, à partir de 20h30, Ramjazz et son orchestre, Fils de Plume (prix Convivencia) hip-hop sophistiqué, Kabbalah aux influences musicales d’Europe de l’Est, et Dj No Breakfast à base de cumbia, musiques électroniques et funk.
Propos recueillis par Clara Maugei LA DEPECHE DU MIDI 26/06/2014