Le musée du Vieux Toulouse propose jusqu’au 13 septembre l’exposition «Evocation de la bataille de Toulouse», du 10 avril 1814. Une présentation historique pour petits et grands.
Non, l’exposition proposée au musée du Vieux Toulouse n’est pas pour les amateurs éclairés des guerres napoléoniennesmais pour tout le monde. Jean-Pierre Suzzoni, commissaire de l’exposition l’explique dès l’entrée du musée de la rue du May : «Regardez les vitrines. Elles présentent différents objets d’époque dont des boulets de canon, des uniformes qui séduisent d’ailleurs beaucoup les gamins. Tout comme ces miniatures qui représentent les fameux grognards, les soldats de l’Empereur». On découvre aussi la liste des ouvriers ayant participé aux fortifications de Toulouse et le communiqué édité par la mairie, affiché au Capitole apprenant aux Toulousains l’abdication de l’empereur.
926 morts chez les Français et les Britanniques
On a aussitôt envie d’en savoir davantage sur cette fameuse Bataille de Toulouse qui met un point final à l’épopée napoléonienne. «Cette bataille indissociable de Toulouse, reste globalement mal connue, relève l’historien. Même des Toulousains. Il est vrai qu’elle n’a pas servi à grand-chose, clôturant dramatiquement les guerres de Napoléon». Il formule : «Une bataille pour rien puisque l’empereur a abdiqué le 6 avril. Entre-temps, la campagne a démarré. La nouvelle arrive trop tard à Toulouse». Il poursuit, ne pouvant résister à raconter le détail de cette fameuse journée du 10 avril 1814 : «Tout commence en 1808 en Espagne où un conflit éclate entre le roi d’Espagne Charles IV et son fils Ferdinand VII. L’empereur, allié des Espagnols, est invité à Bayonne pour arbitrer. Ce dernier choisit alors de donner le trône d’Espagne à son frère Joseph Bonaparte. Les Espagnols, outrés de cette décision se soulèvent». La coalition sera rejointe par les Anglais (commandés par Wellington) et les Portugais. Mais brûle-t-on de demander comment cette bataille atteint-elle Toulouse ? : «Arrivés les premiers à Toulouse, les Français commandés par le maréchal Soult, achèvent de fortifier la ville : deux lignes de défense sont mises côté Saint-Cyprien et trois sur la rive droite (Hers, Canal et remparts médiévaux entourant la ville). Wellington, lui, franchit la Garonne du côté de Grenade et se déploie au nord de Toulouse», explique ce passionné, pointant les documents alignés dans les vitrines. «Le 10 avril, le marquis anglais attaque l’armée française en plusieurs points : Saint-Cyprien, Ponts-Jumeaux, Croix-Daurade, Matabiau. Le moral des Britanniques est dopé». Mais que fait le maréchal Soult pendant ce temps ? «Face à cela, Soult décide de se replier derrière le canal du Midi».
Le lendemain, le maréchal replie ses blessés et quitte Toulouse dans la nuit du 12 avril 1814. Avec l’accord de Wellington qui le 12 avril, entre glorieux à Toulouse, acclamé par les royalistes. Napoléon a abdiqué. La bataille de Toulouse a fait 326 morts côté français et 600 du côté britanniques.
Musée du Vieux- Toulouse, 7 rue du May. Tél. 0 562 271 150.
La Ville rose pas rancunière
La bataille du 1 0avril 1814 est l’une des dernières batailles de Napoléon 1er qui après ses adieux faits à Fontainebleau, va se retirer à l’Ile d’Elbe. Il va revenir gouverner le pays durant les fameux Cent Jours. Avant d’être définitivement exilé à Saint-Hélène.
A Toulouse, le monument érigé pour commémorer cette bataille est sur le promontoire de Jolimont. Il a été réalisé par l’architecte Urban Vitry. Enfin, le 25 avril 2011 a été inauguré au cimetière de Saint Félix de Lauragais, une stèle au «lieu-dit des Anglais» en souvenir des Britanniques morts durant cette bataille. Sans rancœur de la défaite.
Silvana Grasso – LA DEPECHE DU MIDI