Alors que les déplacements se font encore à 80 % en auto dans l’agglomération et que le vélo cartonne en ville, Toulouse Métropole veut inciter à se déplacer à pied et publie un guide avec carte et temps de parcours.
Moi, j’préfère la marche à pied, chantait, autrefois, Henri Salvador. à Toulouse, on dépasse les autos à vélo (là, c’est une chanson de Jo Dassin), avec un boom du service de location Vélotoulouse qui ne se dément pas (on atteint les 18 000 usagers par jour, soit l’équivalent d’une très bonne ligne de bus). Mais Toulouse Métropole veut aussi inciter la population à retrouver les joies de la marche. Avec So Toulouse, la communauté urbaine vient de publier un guide «Toulouse piéton» qui, avec cartes et tableau des temps de parcours, souhaite favoriser les petits déplacements à pied dans le centre.
La marche, complémentaire des transports en commun (métro, tram, bus mais aussi navette électrique de l’hypercentre) est un mode «économique, non polluant, favorable à la santé de celui qui la pratique et outil du plan Climat», souligne Jean-Michel Lattes, vice président de la Métropole chargé des déplacements, à l’initiative de ce document, à l’occasion de la semaine européenne de la mobilité.
À la lecture de ce guide et de l’infographie que nous publions, on voit que la plupart des trajets en hypercentre nécessitent moins d’un quart d’heure et qu’ils sont bien plus rapides, aisés et agréables que des parcours en auto, parfois même impossibles s’ils passent par le Capitole par exemple. La marche permet aussi de desservir des secteurs «oubliés» du métro ou du tram comme Héracles, Ponts-Jumeaux ou les Amidonniers.
L’idée est surtout d’inciter l’automobiliste à ne pas utiliser sa voiture pour de petits trajets (courses, dépose des enfants à l’école, etc.) comme c’est, hélas, trop souvent, encore, le cas dans l’agglomération toulousaine.
Le chiffre : 28
minutes > d’Héraclès à Palais de Justice. Ou 27 minutes d’Arnaud-Bernard au Fer à Cheval, ou 30 minutes de Matabiau au Pont des Catalans. Le centre-ville, même élargi jusqu’au canal du Midi, reste facile à traverser à pied.
Une marche anti-auto
Les associations 2 pieds, 2 roues (ex-Vélo), Véracruz et des Amis de la Terre militent pour la marche, le vélo et les transports en commun et organisent une grande marche, samedi 11 octobre dès 10 h 30 depuis la place du Capitole, afin de protester contre le retour de l’auto en centre-ville prôné, selon elles, par la nouvelle municipalité. Elles ont aussi lancé une pétition en ligne. Ces mouvements estiment : «L’usage des modes actifs (marche, vélo) et des transports en commun est bénéfique pour tous (…) à une époque où les pics de pollutions sont réguliers, où le pouvoir d’achat baisse, où la sédentarité devient un problème de santé publique».
Le plateau piéton bientôt étendu ?
Jean-Michel Lattes, vice président de Toulouse Métropole en charge des Transports et adjoint au maire de Toulouse chargé des Déplacements, est un adepte de la «petite reine». Il se déplace quotidiennement avec sa «bicyclette de fonction», outil municipal qui lui permet de jongler entre ses rendez-vous universitaires et politiques. Mais le président de Tisséo se déclare aussi comme un partisan affiché de la marche, «qui ne requiert aucun équipement particulier» et permet de réaliser la plupart des déplacements quotidiens urbains (travail, études, démarches administratives, shopping, découverte des jardins publics et monuments) dans des déplacements piétons de moins d’un quart d’heure dans le centre-ville. «La marche est économique, ne pollue pas et améliore votre santé, rappelle l’élu, selon l’Office mondial de la santé (OMS), marcher 30 minutes par jour, même si ce n’est pas en continu, améliore l’état général». Le plateau piéton actuel pourrait s’élargir rue Pargaminières, dont le statut de zone de rencontre pose problème, ou autour de la basilique Saint-Sernin.
Philippe Emery LA DEPECHE DU MIDI