Ce fut la principale surprise lors de la publication de la dernière enquête sur les déplacements des ménages dans l’agglomération : la part des déplacements à vélo a baissé, de 3% (en 2004) à 2 % (en 2013) des déplacements, loin par exemple de la part du vélo à Strasbourg (6% en 2009). Alors que les vélos semblent avoir envahi le centre-ville de Toulouse, notamment avec le succès de Vélotoulouse. «C’est un résultat peu encourageant qui peut s’expliquer par le peu de densité de l’agglomération toulousaine et par le fait que l’enquête a été réalisée un hiver pluvieux sur 179 communes», suggère Guillaume Crouau, président de l’association 2 pieds, 2 roues. Le mouvement de défense des modes doux (piétons, cycles) estime aussi que notre agglomération est très en retard en la matière. L’association a donné, d’ailleurs, un avis globalement défavorable au plan Mobilités : «Il y a des points positifs, comme l’inscription d’un Scéma directeur vélo et d’un Réseau express vélo, réseau structurant interagglo dédié au vélo, mais le manque de moyens fait que cela ne se fera pas», regrette Guillaume Crouau. «Le plan Mobilités prévoit de reconduire le budget annuel pour l’aménagement cyclable du PDU de 2012, soit 16 millions d’€, alors qu’il faudrait 40 millions d’€ par an pour construire 6 à 10 lignes cyclables, reliant les principales communes de l’agglo à Toulouse, un peu sur le modèle des lignes Linéo». Le responsable associatif estime que le projet Mobilités n’est «pas assez ambitieux» pour les modes non motorisés : «L’objectif est de passer de 2% de part modale pour le vélo à 3 voire 5% et de 23 % pour la marche à 25 % alors que Marseille, par exemple, est à 32 % de marche, ou que Strasbourg table sur 15% de part modale pour les 2 roues non motorisées. On devrait au moins fixer comme objectif 10% pour le vélo à Toulouse». Et l’association de proposer ses solutions pour développer l’usage du vélo et de la marche : généralisation de la limitation de vitesse à 30 km/h et des zones piétonnes aux centres-villes des communes, et, pourquoi pas, institution d’une «contribution routière urbaine», en gros un péage pour les autos dont le fruit serait affecté aux aménagements cyclables et piétons. «Une mesure impopulaire mais positive», selon Guillaume Crouau, qui ne figure pas au plan Mobilités…
Le chiffre : 50 %
objectif 2030> 1 déplacement sur 2 en auto. L’objectif est de baisser la part modale auto à 50-55 % en 2030 (58% en 2013) et d’augmenter celles des transports collectifs à 17-19% (contre 14%), du vélo à 3-5% et de la marche à 25%.
La Dépêche du Midi