TREBES : Ingrid superwoman !

Des ampoules sur toutes les phalanges des doigts, les mollets brûlés par le soleil, les genoux dans un piteux état, Ingrid Ulrich est allée au bout du bout : ses 600 km de la Méditerranée à l’Atlantique sur sa planche en dix jours. Lorsque l’association Acteur canal du Midi nous a avisés de cette tentative, nous avons décidé d’aller à sa rencontre lors de son passage à Trèbes («La Dépêche» du 28 juin) et de suivre son épopée. À raison de dix à treize heures de pagaie quotidienne, notre Nîmoise a réussi son défi mais que ce fut dur ! Dans un premier temps, les multiples écluses sur le canal du Midi avec des efforts physiques intenses pour remonter paddle et sacs jusqu’à la terre ferme et la peur d’endommager le matériel. À la sortie, deux chutes et une périlleuse opération afin de récupérer le leash (cordon de sécurité) qui s’était envolé. Des passages très délicats comme le barrage de Beauregard sur le canal de la Garonne près d’Agen avec un dénivelé de plusieurs mètres où «il valait mieux fermer les yeux pour le franchir», comme le commente l’intrépide gardoise. Et puis l’arrivée à la dernière écluse, celle de Castets-en-Dorthe (une centaine au total), l’arrivée dans la Garonne et l’écueil des marées. «Ramer à contre-courant, c’est impossible et dangereux. Il faut s’accrocher à des branches d’arbre, à un ponton au risque d’être emporté et des attentes jusqu’à la marée descendante», explique Ingrid. Ensuite, l’estuaire de la Gironde, une épreuve supplémentaire des plus stressantes où il faut, minuscule, côtoyer les immenses cargos et autres porte-containers. Enfin, la délivrance, ce dimanche, à 11 h 15, précisément, et l’arrivée à Royan. Des jours interminables à ramer, des nuits passées à la belle étoile ou sous la tente, sur le bord d’une berge, crevée, amaigrie mais fière de son exploit. Ingrid, la «prof», a repris le train hier matin et s’est retrouvée en fin d’après-midi… pour le «pot» d’adieu du proviseur de son lycée nîmois. Ce vendredi, elle s’en va à Saint-Martin aux
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